Vidéo "Il est placé le plus tard possible" : le défi du balisage d'un parcours de trail

Avant les coureurs, ce sont les bénévoles qui entrent en piste. Ils balisent les kilomètres du trail pour guider les athlètes, de jour comme de nuit.

Article rédigé par Thomas Destelle
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Une balise végétale sur le parcours d'une course du Trail Alsace Grand Est by UTMB, le 15 mai 2025. (THOMAS DESTELLE / RADIO FRANCE)
Une balise végétale sur le parcours d'une course du Trail Alsace Grand Est by UTMB, le 15 mai 2025. (THOMAS DESTELLE / RADIO FRANCE)

Une course de 160 km en pleine nature et principalement dans l'obscurité. Après 16 heures et 22 minutes d'effort, le Français Baptiste Derouin a remporté l'Ultra-trail des Chevaliers en Région Grand Est en arrivant en fin de matinée à Obernai (Bas-Rhin) samedi 17 mai. Du côté des femmes, c'est la Suédoise Anna Carlsson qui est arrivée première en un peu moins de dix-neuf heures de course.

 Ces deux coureurs sont partis la veille à 19 heures de Turckheim (Haut-Rhin) comme les autres participants, professionnels ou amateurs, de cette course du Trail Alsace Grand Est by UTMB. Même si la plupart des coureurs ont le tracé GPS de la course sur leur montre, ils arrivent surtout à suivre le parcours grâce aux balisages disposé la veille. Des dizaines de bénévoles s'en occupent chaque année. "On a 800 bénévoles, dont quasiment un tiers rien que pour le balisage et toutes les opérations qui sont liées à la course", détaille Nicolas Kuhn, cofondateur de la course.

Émilie et son père Philippe y participent pour la deuxième fois. Ces Alsaciens, de 36 et 64 ans, fans de trail et de marche en forêt, profitent de l'occasion pour passer du temps en famille. Accompagnés de Haïssam, un Francilien de 58 ans, ils doivent baliser un tronçon d'environ 10 km. Leur étape du jour part du château du Haut-Kœnigsbourg et suit la descente en forêt, puis dans les vignes, jusqu'à Châtenois.

Pancartes, flèches, piquet, balises végétales, le trinôme multiplie les indications. "On met une balise quand même tous les 50 mètres, pour être sûr que la personne, si elle court de nuit et si elle seule, soit rassurée d'être sur le bon chemin", explique Émilie. La bénévole a suivi une formation il y a quelques jours avec l'organisation.

Des balises arrachées en 2024

Ce travail en amont de la course est primordial mais ne plaît à tout le monde. C'est pourquoi ce balisage est réalisé très peu de temps avant la course. "Le balisage est placé le plus tard possible, explique Benoît Simon, chef de poste de balisage. On le fait une demi-journée avant le passage des premiers coureurs, ça nous laisse à la fois une petite marge pour corriger un mauvais balisage potentiel, nous permet d'éviter de se le faire débaliser sauvagement."

L'année dernière, en 2024, des balises ont été arrachées et certaines déplacées. "Ils ont inversé le balisage et les coureurs se sont perdus", se souvient Emilie. "Ça met en danger les coureurs, déplore Benoît Simon. Quand des coureurs ont déjà couru 150 km, et qu'ils sont en plein orage la nuit. Il y a de nombreux risques, s'ils ne retrouvent plus de balisage."

"C'est dommage que les gens ne respectent pas. C'est une course qui est quand même très propre", affirme la bénévole en montrant son sac pour récupérer les déchets avant la course. La question des déchets "est un argument qui revient souvent", explique Nicolas Kuhn. "On va récupérer tous les déchets qu'ils trouvent sur le parcours et après, on refait la même opération juste après, pour s'assurer que les parcours sont rendus plus propres qu'on les a trouvés au début."

Au bout de quatre heures de marche, Emilie, Philippe et Haïssam finissent leur balisage. Pour éviter les arrachages sauvages, une équipe de bénévole vérifiera le parcours quelques heures avant le début de la course.

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