Une enquête ouverte après des accusations de propos lesbophobes au Stade français

A la suite de ces accusations, les joueuses des Pink Rockets, l'équipe féminine du Stade français, ont appelé dans un communiqué à la démission du directeur sportif incriminé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Un ballon de rugby photographié à Paris, le 23 avril 2017. (DENIS TRASFI / MAXPPP)
Un ballon de rugby photographié à Paris, le 23 avril 2017. (DENIS TRASFI / MAXPPP)

Une enquête est ouverte à Paris après la plainte d'une dirigeante de la section féminine du club de rugby du Stade français contre son directeur sportif, accusé de harcèlement et de propos lesbophobes, a annoncé le parquet, mardi 27 mai. Des accusations qui avaient été révélées par Mediapart au courant du mois de mai.

Le ministère public a confirmé "que cette plainte reprochant des faits de harcèlement moral et des propos homophobes par la direction du Stade Français a été reçue au parquet de Paris le 14 janvier, et confiée en enquête à la Brigade de Répression de la Délinquance aux Personnes (BRDP)".

Appel à la démission du directeur sportif

Après avoir subi ce qu'elle considérait comme "une énième humiliation" lors des vacances de la Toussaint à l'automne dernier, Laura, 27 ans, directrice bénévole de l'équipe féminine de rugby, avait d'abord fait un signalement à la Fédération Française de Rugby (FFR) en décembre, démarche dont elle a informé le bureau exécutif du Stade français. La FFR a confirmé à l'AFP avoir reçu ce signalement sur sa plateforme dédiée, et que le conseil de discipline du rugby français a été saisi.

Une enquête interne au Stade Français a aussi été menée et, début janvier, le dirigeant a écopé d'un blâme. Mais selon Mediapart, les propos homophobes et sexistes ainsi que le harcèlement n'ont pas été "retenus" contre le directeur sportif. Laura, qui n'a pas souhaité donner son nom, a ensuite porté plainte mi-janvier contre les "propos dérangeants, homophobes et sexistes" dont elle accuse le dirigeant.

Jeudi, les joueuses des Pink Rockets, l'équipe féminine du Stade français, ont appelé, dans un communiqué, à la démission du directeur sportif. Le club a affirmé adresser "sans retenue tout [son] soutien à la victime de ces faits". Suspendu de ses fonctions auprès de l'équipe féminine depuis début janvier et la conclusion de l'enquête interne, le directeur sportif a cependant conservé le reste de ses prérogatives au sein de l'association.

"Dans le dossier que j'apporte à la Fédération, il y a six témoignages [de joueuses], mais il faut savoir qu'il y a des filles qui n'ont pas osé témoigner, par peur que ça entache leur carrière rugbystique", soulignait Laura, affirmant que le dirigeant menaçait les joueuses de "pourrir" leurs carrières si elles quittaient le club.

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