Hausse des actes anti-LGBT+ : la présidente de SOS Homophobie déplore une "banalisation de la parole de mépris, d'hostilité, voire de haine"

Julia Torlet déplore une hostilité "qui émane de personnalités publiques et souvent de personnalités politiques" qui infuse dans la société française.

Article rédigé par franceinfo
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Julia Torlet, présidente de SOS Homophobie, sur franceinfo, vendredi 16 mai. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Julia Torlet, présidente de SOS Homophobie, sur franceinfo, vendredi 16 mai. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Alors que 4 800 infractions anti-LGBT+ ont été enregistrées l'an dernier en France, selon le dernier bilan du ministère de l'Intérieur, Julia Torlet, présidente de l'association SOS Homophobie, déplore "une banalisation de la parole de mépris, d'hostilité voire de haine envers les personnes LGBTI", sur franceinfo, vendredi 16 mai. Ces actes contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées sont hausse de 5% en 2024 par rapport à 2023.

Pour la présidente de SOS Homophobie, cette hostilité "qui émane de personnalités publiques et souvent de personnalités politiques" est de plus en plus visible dans la sphère publique. Ce qui explique, selon Julia Torlet, la hausse constatée des actes de violence. "Cette parole-là, qu'on entend de plus en plus, engendre un climat qui est extrêmement hostile et qui, bien entendu, se transforme en acte concret" explique-t-elle. "Du rejet, des insultes, des moqueries, une mise à l'écart, des menaces, et finalement, tout ça de manière répétée, créé un climat de harcèlement, ou en ligne, de cyberharcèlement, et ça, c'est quelque chose qui est vraiment plus marqué que les années précédentes", s'inquiète-t-elle.

"Il reste des droits à acquérir"

Selon les chiffres transmis par le ministère de l'Intérieur, 83% des agresseurs sont des hommes. "Le fait que les 'agresseurs' – et je l'emploie au masculin volontairement – soient, dans une écrasante majorité, des hommes, ça ne surprendra personne, c'est le cas de toutes les violences, c'est le cas aussi dans les violences sexistes et sexuelles", s'indigne la présidente de SOS Homophobie. Parmi les victimes, le ministère de l'Intérieur recense, là encore, une majorité d'hommes (70% des victimes). Julie Torlet souligne que les hommes victimes d'homophobie subissent surtout "des violences physiques et des agressions physiques".

A la veille de la journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie, samedi 17 mai, Julie Torlet veut "améliorer l'appareil législatif que nous avons en France : nous avons des lois qui existent, mais il faut que, réellement, à partir de maintenant, elles soient mises en application, ce qui n'est pas encore le cas". "Il faut compléter ces lois parce qu'il reste encore des droits à acquérir pour les personnes LGBTI", poursuit-elle. Pour réduire les discriminations, la présidente d'association mise aussi sur plus de pédagogie, car, selon elle "on entend encore beaucoup de fake news sur les LGBTI".

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