Reportage Six nations 2025 : on a vécu le France-pays de Galles en tribunes avec les proches d'Emilie Boulard, auteure de deux essais

Sous une fine pluie de printemps, franceinfo: sport a assisté à la victoire française, à Brive-la-Gaillarde samedi, en immersion avec les familles des joueuses, unies derrière les Bleues.

Article rédigé par Laure Gamaury - envoyée spéciale à Brive-la-Gaillarde
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Emilie Boulard a inscrit un doublé contre le pays de Galles à Brive, le 12 avril 2025. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)
Emilie Boulard a inscrit un doublé contre le pays de Galles à Brive, le 12 avril 2025. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

"Allez mon cœur, allez les Bleues", s'époumone Agathe Lee dès le coup d'envoi de ce France-pays de Galles. La pluie fine qui s'est abattue sur la sous-préfecture de la Corrèze, samedi 12 avril, n'a pas empêché les supporters français de venir en nombre dans les travées du stade Amédée-Domenech de Brive-la-Gaillarde, et notamment le "XV des familles", les proches des Bleues qui les suivent sur les rencontres de l'équipe de France féminine de rugby.

Agathe Lee, la compagne d'Emilie Boulard, pendant le match des Bleues du rugby à Brive-la-Gaillarde, le 12 avril 2025. (LAURE GAMAURY/ FRANCEINFO: SPORT)
Agathe Lee, la compagne d'Emilie Boulard, pendant le match des Bleues du rugby à Brive-la-Gaillarde, le 12 avril 2025. (LAURE GAMAURY/ FRANCEINFO: SPORT)

Agathe, c'est la compagne d'Emilie Boulard, héroïne du jour, auteure des deux premiers essais de l'équipe de France, et la voisine de franceinfo: sport en tribunes. "Voir le match au stade, c'est plus stressant, c'est sûr, mais c'est génial de vivre des ambiances comme celles-là, de pouvoir scruter les à-côtés et le jeu qu'on ne voit pas à la télévision, explique-t-elle. Et puis, être avec tous les proches des filles, c'est aussi faire partie de cette grande tribu et partager de superbes moments."

De tous les déplacements ou presque

En couple avec l'ailière des Bleues depuis sept ans, Agathe Lee est de tous les déplacements ou presque. "J'étais en Nouvelle-Zélande pour la Coupe du monde, et j'essaie de venir sur les matchs du Tournoi, enfin quand Emilie est... Ah ! Vas-y mon cœur...", se coupe-t-elle alors que la numéro 11 inscrit son premier essai (5e). "Désolée", reprend-elle après avoir expliqué rapidement à sa mère, Nathalie, pourquoi une voiture télécommandée se baladait sur la pelouse. "Je viens quand elle est sur la feuille de match. Aujourd'hui, il y a toute ma famille, même ma mère qui depuis que je l'ai emmenée voir un Blagnac-Toulouse en Elite 1, adore m'accompagner même si elle ne comprend pas encore toutes les règles. Et puis, quand elle est là, Emilie marque à tous les coups." Une règle qui se confirme encore aujourd'hui à Brive-la-Gaillarde, alors qu'Emilie Boulard est titulaire pour la première fois depuis le début du Tournoi.

Agathe Lee est venue avec sa mère, Nathalie, supporter sa compagne, Emilie Boulard, le 12 avril 2025. (LAURE GAMAURY/ FRANCEINFO: SPORT)
Agathe Lee est venue avec sa mère, Nathalie, supporter sa compagne, Emilie Boulard, le 12 avril 2025. (LAURE GAMAURY/ FRANCEINFO: SPORT)

Au total, une vingtaine de proches de la joueuse ont pris place en tribunes. "Le rugby, ça nous a vraiment tous rapprochés, tous les membres de sa famille, de ma famille, on est tous là pour supporter Emilie. Et tout le reste de l'équipe, hein", précise Sandrine, la belle-mère d'Agathe, justement originaire de la région de Brive.

Agathe, ancienne joueuse de rugby à Chilly-Mazarin (Essonne), où elle a rencontré sa compagne, travaille dans une start-up où elle coordonne les équipes. "Je fais la même chose avec les familles, raconte-t-elle. On a créé un groupe, le 'XV des familles'. Je le gère, c'est ce que je fais aussi au travail, j'adore ça. Je crée un groupe par championnat, là on a le 'XV des familles 6 Nations 2025'." Un groupe Whatsapp qui vit même en plein match. "Oh non, la mère de Rose (Bernadou), qui croyait que sa fille avait marqué. La pauvre", lit-elle alors qu'un essai est refusé à la pilier française.

Les supporters des Bleues à la fin du match contre le Pays de Galles à Brive, le 12 avril 2025. (Laure Gamaury / franceinfo: sport)
Les supporters des Bleues à la fin du match contre le Pays de Galles à Brive, le 12 avril 2025. (Laure Gamaury / franceinfo: sport)

"Ce groupe nous permet de nous retrouver et de nous organiser pour les déplacements", développe-t-elle. Le groupe élargi vit donc très bien. "Aujourd'hui, les familles se sont retrouvées pour pique-niquer avant, même si le temps n'était pas idéal." Elle a aussi, en coulisses, orchestrer la fête post-victoire à La Rochelle il y a deux semaines, "dans la brasserie de Jean-Pierre Elissalde, un grand monsieur du rugby". Et elle répond en plein match à des proches qui cherchent une place. "Ah, j'ai raté ce qu'il s'est passé", peste-t-elle alors que le pays de Galles inscrit un deuxième essai (23e), copie conforme du premier. 

L'esprit collectif se prolonge jusqu'aux familles

"On se soutient aussi quand une joueuse sort du groupe ou est écartée d'une feuille de match, poursuit Agathe Lee. On sent l'esprit collectif même au sein des familles", confie-t-elle, alors que Morgane Bourgeois inscrit la dernière transformation du match après un essai de Léa Champon. Cris, explosions de joie, drapeaux déployés, la tribune célèbre avec La Marseillaise et la Pena Baiona la troisième victoire en autant de matchs des Françaises dans ce Tournoi 2025.

"Sacré match, même si les Galloises ont poussé fort", nous glisse-t-elle tout en captant le regard de sa chère et tendre. "Franchement, elle a fait un super match Mimi. Je suis évidemment sa première supportrice, mais là, je suis objective, non ?", sourit-elle. Plus discret, le père d'Agathe Lee se réjouit aussi de la prestation de sa belle-fille. "Je l'ai eu au téléphone lundi. C'était le contrat qu'elle marque quand on vient la voir jouer."

Un contrat parfaitement rempli pour l'ailière des Bleues et des étoiles dans les yeux de ses supporters, dont la première d'entre eux, Agathe, continue de saluer tout le monde bien après le coup de sifflet final, de rassembler le "XV des familles" et de féliciter les joueuses qu'elle connaît toutes. "Elle fait presque partie de l'équipe", s'amuse Nathalie, en la voyant s'infiltrer sur un selfie avec le public. "Je crois qu'on peut parler d'un 'photobomb'", plaisante l'intéressée, qui espère bien suivre les Bleues jusqu'à Twickenham dans deux semaines et a déjà posé tous ses congés cet été en vue de la Coupe du monde. "En vivre une deuxième (Coupe du monde) avec Emilie, ce serait immense", conclut-elle.

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