Six nations 2025 : "C'est un exemple à suivre pour le reste de la France"... A La Rochelle, terre de rugby, l'engouement grandit aussi pour les féminines

En accueillant l'équipe de France au stade Marcel Deflandre, samedi, dans le cadre du Tournoi des six nations, La Rochelle s'affirme comme un des territoires phares pour le développement du rugby féminin.

Article rédigé par Laure Gamaury - A La Rochelle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les supporters de La Rochelle (photo d'illustration). (YOHAN BONNET / AFP)
Les supporters de La Rochelle (photo d'illustration). (YOHAN BONNET / AFP)

Pas à guichets fermés mais presque. Les Bleues du rugby affrontent, samedi 29 mars, au stade Marcel Deflandre de La Rochelle, les Ecossaises (à 14 heures en direct sur France 2 et france.tv), pour leur premier match à domicile du Tournoi des six Nations, édition 2025. "Avec l'engouement qu'il y a aujourd'hui, bien plus fort qu'à l'époque, on s'attend à une ambiance de folie qui va nous porter", se réjouit Marine Ménager, seule rescapée du précédent match du XV de France à La Rochelle (déjà contre l'Ecosse) en 2017. 

"On se remémorait avec Gaëlle [Mignot, la sélectionneuse des Bleues] les très bons souvenirs de 2017", ajoutait-elle en conférence de presse, vendredi. Pour le Tournoi de cette année, l'antre du Stade rochelais devrait proposer très peu de sièges vacants (moins de 150 selon nos informations) sur les 16 700 que compte l'arène.

Quelque 200 supporters ont assisté à l'entraînement des Bleues, à La Rochelle, le 27 mars 2025. (LAURE GAMAURY / FRANCEINFO: SPORT)
Quelque 200 supporters ont assisté à l'entraînement des Bleues, à La Rochelle, le 27 mars 2025. (LAURE GAMAURY / FRANCEINFO: SPORT)

"Sur le bassin de la Rochelle il y a un véritable engouement, confirme Alexandre Bares, le manager du groupe sénior féminin du Stade rochelais, dont l'équipe première évolue en deuxième division. On a une progression constante au niveau du club, sur la pratique, l'intérêt des jeunes filles à venir découvrir l'activité, complète-t-il en se réjouissant d'avoir un stade plein. Finalement samedi, on sera quasiment à égalité avec ce qu'on peut avoir chez les pros, côté garçons". Ce qui n'est pas pour déplaire aux joueuses du XV de France : "On a toutes hâte de jouer ici, confiait la co-capitaine Manaé Feleu, vendredi en conférence de presse. C'est un public qui est connu pour être vraiment incroyable".

Au plus près de la réalité du rugby féminin

Dans les tribunes, il y aura notamment un gros contingent venu des 180 adhérentes du club maritime. "Les féminines représentent près de 30% de nos licenciés, précise Alexandre Bares. Là où il y a 4-5 ans, on avait environ 45 filles entre 15 et 18 ans, l'an prochain, on devrait en avoir entre 65 et 70. Notre effectif est en progression constante. Le développement se fait tranquillement mais sûrement. On rayonne sur un territoire, jusqu'à Angoulême, Niort, en Vendée, pour attirer des filles qui veulent se lancer". 

A La Rochelle, les féminines évoluent en Elite 2, soit le deuxième niveau national. L'an dernier, elles ont d'ailleurs remporté leur championnat, mais ont échoué, lors du match de barrage, à accéder au niveau supérieur. "On entend beaucoup parler de la Rochelle même si elles évoluent en 2e division, reconnaît Manaé Feleu, qui évolue à Grenoble. C'est un club qui met beaucoup de moyens sur le rugby féminin. On a pas mal d'échos et on a d'ailleurs pu le constater hier [lors de l'entraînement ouvert au public] où les féminines font partie intégrante du club. Je pense que c'est un exemple à suivre pour le reste de la France, plusieurs clubs en Elite 1 n'investissent pas autant", ajoutait-elle.

"L'objectif est de se structurer en ayant des bases solides, d'accompagner les filles dans leur double, voire leur triple projet. Parce qu'aujourd'hui, c'est le cœur du rugby féminin : il faut sortir du modèle professionnel des clubs parce que ce n'est pas la réalité du terrain."

Alexandre Bares, manager de l'équipe féminine de La Rochelle

à franceinfo: sport

S'il admet à demi-mot avoir hâte de voir son équipe à l'échelon supérieur, voire de compter parmi ses joueuses une future représentante au sein des Bleues, le manager des séniors féminines du Stade rochelais reste lucide sur le chemin qu'il reste à parcourir. "Il faut comprendre les mécanismes du rugby féminin pour avancer. Aider les joueuses à gérer les études, trouver des stages ou un emploi aujourd'hui, c'est la priorité". Il travaille d'ailleurs avec une spécialiste de l'accompagnement socioprofessionnel, à mi-temps, cette saison. "La priorité est l'employabilité pour ensuite progresser dans la sphère rugby", ajoute-t-il.

La belle vitrine "Chez Marcel"

Pour y parvenir, les homologues masculins et leur écrin de Deflandre sont aussi un atout. "On joue deux ou trois fois par saison 'chez Marcel'", se réjouit Alexandre Bares. C'était d'ailleurs le cas la semaine dernière avec la réception de Lons, équipe contre laquelle les Rochelaises jouaient la première place d'Elite 2. "On avait déjà vécu la même chose l'an dernier contre Bobigny lors du match d'accession pour lequel on avait réuni autour de 3 500 personnes", rapporte-t-il encore.

Un public nombreux dans une ville qui vit et transpire rugby. "Le rugby féminin s'est vraiment implanté chez nous à La Rochelle, s'extasie aussi Gérard, 63 ans, supporter du Stade Rochelais, croisé à la sortie du stade. On aime voir les filles jouer, c'est technique, ça tape bien au pied, vraiment c'est du beau jeu. C'est différent des hommes mais tout aussi agréable."

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.