Mouvement "Safe Place" contre les violences conjugales : l’Association nationale des DRH appelle les entreprises à passer "à l'action"

Sujet tabou, les violences conjugales ont pourtant des effets indirects mais concrets sur la vie en entreprise du salarié. Mettre en place des aides aux employés qui y sont confrontés n'implique pas forcément un coût important, souligne Audrey Richard, la présidente de l'ANDRH.

Article rédigé par franceinfo
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Les violences conjugales sont aussi un sujet d'entreprise, pour l’Association nationale des DRH (photo d'illsutration). (JOHAN BEN AZZOUZ / MAXPPP)
Les violences conjugales sont aussi un sujet d'entreprise, pour l’Association nationale des DRH (photo d'illsutration). (JOHAN BEN AZZOUZ / MAXPPP)

Audrey Richard, présidente de l’Association nationale des DRH (ANDRH), a lancé le mouvement "Safe Place" pour donner aux entreprises des outils concrets pour mieux accompagner les salariés confrontés à des violences intrafamiliales. "L’objectif est que nous puissions passer de nos convictions personnelles, professionnelles à l’action, tous ensemble, à grande échelle, dans les entreprises pour parler de ce sujet-là et pour pouvoir impacter et apporter la contribution des entreprises sur cette problématique importante", a-t-elle expliqué mardi 3 juin sur franceinfo.

Les violences intrafamiliales est un sujet encore tabou, mais une réalité dans les entreprises : "C’est difficile de parler de ce sujet-là. C’est pour ça qu’avec l’association, nous avons décidé de proposer d’écrire un guide pratique pour accompagner les collaborateurs qui sont victimes de violences conjugales et donner des clés". 

"62 % des personnes qui vont déposer plainte, qu’elles soient femmes ou hommes, sont des salariés. Ces personnes sont dans nos entreprises et sont dans nos équipes."

Audrey Richard, présidente de l’Association nationale des DRH

à franceinfo

Pour la présidente de l’ANDRH, il est essentiel de former les managers et les équipes à repérer les signes de détresse. "Aujourd’hui le sujet existe. Une personne qui ne va pas être bien dans sa vie personnelle à cause de ces problématiques importantes, évidemment qu’au travail elle ne va pas être bien non plus. Elle sera moins concentrée, elle arrivera peut-être en retard, elle sera peut-être absente", pointe-t-elle.

"Savoir reconnaître des signaux faibles"

Audrey Richard encourage les entreprises à aller plus loin dans la sensibilisation et à "savoir reconnaître des signaux faibles", même si "ce n’est pas évident". Certaines entreprises mettent en place des formations et des moments de sensibilisation, mais "il faut aller plus loin".

L’ANDRH rappelle que les actions concrètes en faveur des victimes n’impliquent pas nécessairement des coûts importants. "Donner du temps, prêter une voiture. On peut très bien laisser sur le temps de travail la possibilité à une personne d’aller déposer plainte. Concrètement, ça coûte rien ou quasiment rien" pour une entreprise, souligne Audrey Richard.

L’Olympia accueille mardi soir le lancement officiel du mouvement "Safe Place". L’événement, organisé par l’association "125 et après" est soutenu par de nombreux partenaires économiques et institutionnels dont Canal, Elle et AXA. Chaque année, environ 240 000 plaintes pour violences intrafamiliales sont enregistrées par les forces de sécurité.

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