: Témoignages "Sans ça, on n'est pas vraiment connectés" : temps d'écran, contenus, précautions... Les adolescents racontent leur rapport à TikTok
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La commission d'enquête parlementaire publie, jeudi, son rapport sur les effets de l'usage de TikTok sur la santé mentale des adolescents.
Les ados sont-ils accros aux réseaux sociaux ? La commission d'enquête sur l'usage de TikTok par les mineurs publie ses conclusions, jeudi 11 septembre. Si l'application est en théorie interdite aux moins de 13 ans, 64% des 12/15 ans déclarent la consulter au moins une fois par jour. Dans les faits, c'est souvent plus : selon l'Arcom, TikTok est la plateforme sur laquelle les adolescents passent le plus de temps (en moyenne 40 heures par mois, soit 1h20 par jour). franceinfo est allé à la rencontre des premiers concernés devant un collège parisien.
Ça commence dès les plus petites classes. À la sortie de l'établissement, la majorité des élèves de 6e affirme qu'elle a TikTok sur son téléphone. Parmi eux, Philopatir a dix ans. Il le sait, le réseau social est interdit aux moins de 13 ans : "J'ai dit à ma mère que je n'allais rien faire dessus et elle m'a dit d'accord."
"J'ai fait un compte juste pour regarder les vidéos de mes amis."
Philopatir, 10 ansà franceinfo
Les ados sont conscients d'y passer beaucoup, beaucoup de temps. "Pendant les vacances, je passais plus de six heures par jour sur mon téléphone", sourit l'un. "Là, je suis à 7h50 parce que je n'ai pas eu cours aujourd'hui", justifie un autre. "Pendant la semaine, ça va parce qu'il y a les devoirs etc.", conclut une jeune fille.
"Dès que je vois TikTok, je suis obligée d'y passer"
Difficile pour eux de s'arrêter : "Quand j'ai un truc à faire, j'y arrive mais quand je n'ai rien d'autre à faire, je n'arrive pas à m'arrêter", reconnaît l'un d'eux. "Je me dis : 'Pas beaucoup de temps, juste un tout petit peu, 20 minutes' et au final, le temps passe super vite. Je fais plus d'une heure, après je me dis encore un peu, deux heures etc.", témoigne une autre.
Alors certains essayent de se réguler. Maryam, 12 ans presque 13 ans, a trouvé une technique : "TikTok je ne le mets pas sur mon fond d'écran directement mais je le mets dans mes applications masquées. Parce que dès que je vois TikTok, je suis obligée d'y passer. Mon doigt ne peut pas résister à la tentation."
D'autres enfants sont limités par leurs parents : "Ma mère me fait une limite de temps, j'ai le droit à une heure par jour", assure un élève de 6e. Une de ses camarades a le contrôle parental : "Par exemple, quand j'installe une application, ils sont au courant. Et ils peuvent bloquer le téléphone quand j'y passe trop de temps." Un contrôle parental pas toujours efficace, d'après William, 15 ans : "En 2025, c'est très facile de les débloquer."
"Il y a des bonnes choses, comme des mauvaises choses"
Difficile pour ces adolescents de détailler ce qu'ils consultent comme contenu : "Moi, je reste comme ça et je regarde. Il y a trop de trucs aléatoires", poursuit un collégien. "J'avais installé TikTok pour la danse mais maintenant il y a de tout", relate Maïssane, 12 ans.
"Tu peux scroller, voir une vidéo et ensuite, voir une autre vidéo qui n'a aucun rapport"
Maryam, 13 ansà franceinfo
Maryam dit comprendre que les adultes s'inquiètent de ce que font les plus jeunes sur les réseaux sociaux : "D'un côté, je comprends parce qu'il y a des bonnes choses, comme des mauvaises choses, il peut y avoir des choses dangereuses. On ne peut pas toujours savoir qui est de l'autre côté de l'écran mais nous, on fait attention. Je m'abonne à mes amis et quand des gens s'abonnent à moi et que je ne les connais pas, je ne m'abonne pas à eux en retour."
Maryam tempère les inquiétudes de ses parents : "Sans ça, on n'est pas vraiment connectés ! Comment on fait pour communiquer ?" William poursuit : "On ne parle plus par messages, Messenger, etc. C'est vraiment Snapchat, Insta... Tu ne peux pas être au courant si tu n'as pas les réseaux sociaux. Enfin c'est possible, mais c'est beaucoup plus compliqué."
Les réseaux sont donc leur outil de lien social, un moyen d'apprendre aussi, témoigne Maïssane : "J'ai appris des choses sur des animaux, j'ai appris des recettes, j'ai appris à faire des coiffures, plein de choses." Et de s'informer : "Moi j'aime bien regarder des informations", ajoute Alan, 14 ans. "Je suis abonné à Hugo Décrypte, par exemple." Maryam cite aussi BFMTV et franceinfo. Plutôt que d'interdire les réseaux sociaux, les adolescents rencontrés ont tous précisé qu'ils seraient plus sensibles à des opérations de prévention.
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