Réseaux sociaux : pour s'attirer des abonnés, des motards frôlent les 300 km/h sur l'autoroute

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Article rédigé par France 2 - M.-C. Delouvrié, D. Breysse, F. Reboul, @RevelateursFTV, B. Six - Édité par l'agence 6Medias
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Des motards se filmant à très grande vitesse pour partager leurs vidéos sur les réseaux sociaux, dans une course folle aux records. Deux d'entre eux, qui avaient affiché 278 et 293 km/h au compteur, ont été interpellés et condamnés à six mois de prison avec sursis. Mais le phénomène prend de l'ampleur.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Un motard qui slalome à la vitesse d'un TGV sur le périphérique toulousain. L'homme se filme en atteignant même, en ligne droite, 279 km/h. En narguant les radars qui le flashent, il publie ses infractions sur les réseaux sociaux, aux côtés d'un autre motard, ici en pleine journée, toujours sur la rocade, qui cache son compteur par une mosaïque. Après trois mois d'enquête, les gendarmes de Toulouse (Haute-Garonne) ont réussi à identifier les deux hommes et à retrouver l'image d'origine. "On a la vidéo sans floutage, et on est à 293 km/h au compteur", commente un agent.

Condamnés vendredi 17 octobre à six mois de prison avec sursis et six mois de suspension de permis avec confiscation de leurs engins, les deux motards voulaient attirer des abonnés sur leur compte personnel. Leur profil étonne : ingénieurs et mécaniciens en CDI, sans casier judiciaire, âgés de 24 et 31 ans. "Habituellement, on est plus sur des jeunes de cité qui vont nous faire des rodéos sauvages et qui se filment pour faire de la promotion. Mais là, à ce niveau, nous, sur Toulouse, on n'avait pas encore vu de telles images", explique le capitaine Arnaud Wodecki, commandant en second Escadron départemental, du contrôle des flux (EDCF 22) dans les Côtes-d'Armor.

Le phénomène prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux

Même si ces vitesses restent exceptionnelles, le phénomène prend de l'ampleur sur les réseaux sociaux. À Paris récemment, un automobiliste s'est filmé à plus de 90 km/h en centre-ville. Ces comportements inquiètent les autres usagers de la route, sans forcément les surprendre. "Ça ne m'étonne pas. Quand vous voyez, des fois les voitures qui passent là, même dans les rues, à 100 à 150 km/h... Il y a des écoles à côté. Les gosses peuvent traverser n'importe comment", commente une femme. "Il vaut mieux qu'ils aillent sur un circuit. Ça serait mieux pour tout le monde. Et pour eux et pour les autres", estime un homme. "Ce n'est pas raisonnable du tout. Et ces gens ne devraient pas avoir de permis moto. Mais à vie même", tranche un autre.

Face à ce phénomène de vitesse extrême, les pouvoirs publics s'inquiètent d'une perte totale de conscience des risques, ce qui se traduit déjà en Occitanie par une augmentation du nombre de morts, et parmi eux, de motards.

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