Rodéos urbains : un phénomène de plus en plus présent en France

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Il s'agit d'un vendredi soir comme les autres dans une zone commerciale près de Dijon (Côte-d'Or). Plusieurs centaines de passionnés se réunissent pour un rassemblement de véhicules, ou plus communément appelé "un rasso". Léo, la vingtaine, mordu de mécanique, est l'un des fidèles du rendez-vous. "Donc là, le mec a vraiment touché au moteur. Il y a eu beaucoup de travail dessus. Elle n'a rien à voir avec le véhicule d'origine, je pense", explique-t-il en examinant la voiture d'un autre passionné.

Cette réunion n'a fait l'objet d'aucune autorisation officielle. Mais tant que les voitures restent garées, elle est tolérée. "Il y a vraiment de tout dans les rassos, il peut y avoir une Golf à côté d'une R8, elle-même à côté d'un gros 4x4. Tout le monde a la même passion. Peu importe à qui vous allez demander, il va être content de voir des voitures. Certains font une heure, voire deux heures de route", poursuit Léo. "Là, j'ai des personnes qui m'ont contacté et qui font pas loin de 400 km pour venir juste ce soir", confirme un autre mordu d'automobiles.

Le rodéo urbain, la véritable attraction des rassos

Mais ce qui les amène surtout dans ce genre de rassemblements, ce sont les rodéos urbains. Pour leur part, ils sont totalement illégaux. Leur nombre ne cesse d'augmenter chaque année partout sur le territoire. La moindre figure est instantanément publiée sur les réseaux sociaux dans une véritable course au buzz qui leur fait prendre tous les risques. Les dérapages ont été sans conséquences ce soir-là mais ce n'est pas toujours le cas.

Le 14 avril 2023, dans la périphérie de Bordeaux, l'une des voitures sort de la route et percute la foule. Dans sa course folle, zéro mort, mais 13 blessés dont Océane, percutée sur le côté, et son petit ami Rohan sur le capot.

Des conséquences qui auraient pu être lourdes

Quelques jours plus tard, le couple est revenu sur les lieux de l'accident. Océane boîte encore un peu, mais malgré la violence du choc, ils n'ont rien de cassé. "J'ai vu la voiture et après, je n'ai pas cherché à regarder. J'ai essayé de courir je me suis retournée et c'était trop tard", se rappelle Océane. Et Rohan d'ajouter : "Je n'ai même pas eu le temps de tourner la tête. J'ai déjà vu le pare-chocs, il était à ras de moi. J'ai juste vu la voiture et elle m'a tamponnée". Le couple pensait s'être placé dans une zone peut exposée au danger, notamment en évitant l'entrée du virage.

Tous les vendredis, depuis deux ans, ils participent à tous les rassemblements sauvages des zones commerciales de la ville. Des rendez-vous organisés à l'abri des regards sur les réseaux sociaux.