Homicide dans le Var : à l'Assemblée nationale, le meurtre raciste divise un peu plus les groupes politiques

L'homme qui a tué son voisin, samedi, avait revendiqué son acte dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, incitant à la violence contre les personnes d'origine étrangère.

Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'Assemblée nationale, le 26 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)
L'Assemblée nationale, le 26 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)

L'avocat de la famille de Hichem Miraoui dénonce sur franceinfo, mardi 3 juin, "un contexte" et le "climat politique" qui règnent aujourd'hui en France. Ce coiffeur de nationalité tunisienne tué dans le Var samedi. Un meurtre raciste, dit la justice. L'auteur a revendiqué son acte dans des vidéos publiées sur Facebook y tenant des propos racistes et incitant à la violence contre les personnes d’origine étrangère. La gauche qui dénonce une montée des idées d'extrême droite.

Pour les élus de gauche, c'est clair, la parole raciste se banalise. Le député écologiste de l'Essonne Steevy Gustave est très inquiet : "Il y a un vrai climat anti-musulmans, anti-arabes." La mort de Hichem Miraoui tué, samedi, par un voisin dans le Var choque à l'Assemblée nationale.

"Des propos incendiaires"

Pour le député insoumis, Aurélien Le Coq, Bruno Retailleau entretient cette haine : "Lorsqu'on a un ministre de l'Intérieur qui se permet de parler de Français de papiers, de régressions vers les origines ethniques, lorsqu'il dit encore 'barbares', déshumanisant des citoyennes et des citoyens français, il y a encore quelques heures, alors oui, il accepte que le racisme soit une idéologie comme une autre, là où c'est un délit." Le député LFI va même jusqu'à accuser Bruno Retailleau de favoriser le passage à l'acte en tenant, dit-il, régulièrement "des propos incendiaires".

Les députés soutiens du gouvernement balayent ces accusations. Elles sont indignes rétorque le député macroniste, Mathieu Lefèvre : "C'est non seulement, totalement infondé mais c'est profondément injuste vis-à-vis de Bruno Retailleau qui a condamné ce crime atroce. Bruno Retailleau n'a jamais eu la moindre parole raciste, n'a jamais eu la moindre parole antirépublicaine."

"Aucune force politique n'a de propos racistes dans notre pays"

À l'extrême droite, pas question non plus d'incriminer le ministre de l'Intérieur. Le député Rassemblement national, Jean-Phillipe Tanguy, ne veut pas l'accabler : "Je ne comprends pas cette mise en accusation et aucune force politique n'a de propos racistes dans notre pays et il faut s'en féliciter. Ce n'est pas le cas dans tous les pays. Je ne pense pas que mon pays soit dans un climat raciste."

Lundi, Bruno Retailleau a dénoncé un crime raciste et prémédité. "Une séance de rattrapage", tacle sur franceinfo le président de SOS Racisme, en référence à la réaction du ministre de l'Intérieur jugée trop tiède au meurtre d'un fidèle malien dans une mosquée au mois d'avril.

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