Homicide dans le Var : "On est là sur une motivation raciste", estime le président de SOS Racisme Dominique Sopo
Il alerte sur "une augmentation très nette des actes de racisme dans notre pays" et pointe du doigt certains médias et responsables politiques.
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"C'est assez clair qu'on est là sur une motivation raciste au regard des vidéos qui ont été visionnées par le parquet", affirme lundi sur franceinfo Dominique Sopo, président de SOS Racisme, alors que le parquet national antiterroriste (Pnat) se saisit de l'enquête sur le meurtre d'un homme de nationalité tunisienne dans le Var, à Puget-sur-Argens, samedi. Un voisin de la victime, est soupçonné de l'avoir tué et d'avoir blessé un autre homme de nationalité turque, tout en postant des vidéos racistes, a indiqué dimanche le procureur de Draguignan.
"Quand une personne, avant de passer à l'acte, publie une vidéo raciste, puis en publie une autre après être passée à l'acte, ça correspond très bien à ce qu'est la circonstance aggravante de racisme dans les crimes et les délits", précise Dominique Sopo. Le président de SOS Racisme alerte sur "une augmentation très nette des actes de racisme dans notre pays". Il souligne qu'au moment des élections législatives, l'association a noté une "expression très forte de l'extrême droite, à l'époque", ce qui avait occasionné dans ses permanences juridiques "un doublement des appels, avec des mentions très nettes des personnes qui nous appelaient en disant que les faits qui avaient été commis à leur endroit étaient parfois justifiés par le fait que les auteurs entrevoyaient que l'extrême droite allait arriver au pouvoir et que donc, ils se lâchaient", ajoute le président de SOS Racisme.
"Il y a donc un climat de racisme", martèle Dominique Sopo. "Le racisme, c'est une idéologie de la haine. Et dans cette idéologie de la haine, à la fin, il y a toujours la promesse d'un crime et c'est ce qu'on voit ces derniers mois". Il évoque notamment l'assassinat le 25 avril dernier d'Aboubakar Cissé dans la mosquée de la Grand-Combe (Gard). Il dénonce "les paroles d'excitations, de haine" qui ont "des conséquences sur les actes". "Quand on voit des responsables politiques, des médias, des intellectuels tenir des propos racistes, tenir des propos xénophobes, c'est bien pour orienter les gens dans une haine de l'autre".
Un climat de racisme alimenté par certains responsables politiques
Dominique Sopo dénonce par ailleurs la "séance de rattrapage" de Bruno Retailleau qui a affirmé que, "chaque acte raciste est un acte anti-français". Le président de SOS Racisme pointe "une séance de rattrapage" après le "fiasco de sa réaction dans le cas du meurtre de Aboubakar Cissé" à La Grand-Combe. Le ministre de l'Intérieur avait eu, selon lui, "une réaction dont le sous dimensionnement avait choqué". "Bruno Retailleau fait quand même partie de ces personnages qui entretiennent un climat, par exemple contre les immigrés", déplore Dominique Sopo.
"On ne peut pas d'un côté exciter matin, midi et soir, pendant plusieurs années, une sorte d'obsession négative de l'immigration et penser que cela n'aura évidemment aucune conséquence", martèle Dominique Sopo. "Je ne dis pas que tous ceux qui tiennent des propos anti-immigrés ont envie qu'il y ait des crimes". Mais le président de SOS Racisme appelle "chacun" à "la responsabilité du poids de sa parole, et notamment les responsables politiques ainsi que les médias". Il pointe des médias qui, "non seulement font beaucoup d'espace à la parole raciste, avec même des médias qui se sont spécialisés dans le racisme", mais où par ailleurs "la parole antiraciste ces dernières années a été extrêmement invisibilisée".
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