Reportage "Pride des Banlieues" à La Courneuve : un défilé pour la tolérance et pour dénoncer la précarité et le racisme

La 5e édition de la "Pride des Banlieues" se tient samedi 7 juin, à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis.

Article rédigé par franceinfo
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Des militants défilent lors de la 5e édition de la Pride des Banlieues, samedi 7 juin 2025, à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Des militants défilent lors de la 5e édition de la Pride des Banlieues, samedi 7 juin 2025, à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Des milliers de personnes ont défilé à La Courneuve, commune de Seine-Saint-Denis, pour la 5e édition de la "Pride des Banlieues". Un défilé éminemment politique qui entend "remettre la banlieue, souvent marginalisée, au cœur des luttes LGBTQIA+".

Les participants et les organisateurs disent et répètent que ne pas être hétérosexuel n'est pas forcément plus difficile en banlieue qu'ailleurs. C'est ce qu'exprime Tess, 24 ans, qui habite en Seine-Saint-Denis et qui a choisi il et iel pour pronoms ["iel" est un pronom employé par les personnes non-binaires qui ne s'identifient ni strictement homme, ni strictement femme, ou dont le genre n’est pas connu]. Mais est-ce plus dur d'être il et iel à La Courneuve, qu'à Paris ou ailleurs en France ? "Non, tranche Tess, c'est la même chose, les cerveaux sont un peu fermés, peu importe le type de communauté".

"Résistance visible"

Tess admet que les homosexuels en banlieue sont "plus cachés, invisibilisés" et "c'est pour ça que la pride des banlieues se passe en banlieue, pour montrer notre résistance est visible", défend Tess. Ils sont "visibles" et déterminés à faire passer des messages, comme la nécessité de bénéficier de plus de moyens en matière de santé. "Quand on est LGBT en banlieue, on a des vies qui sont plus compliquées, mais pas à cause des habitants des quartiers populaires. On a des vies plus compliquées parce que l'on doit faire face à la précarité ou au racisme", assure Yanis Khames, cofondateur de la Pride des banlieues.

"Cette année, on revendique de l'argent pour la santé publique parce que l'on voit que l'accueil dans les hôpitaux publics s'est dégradé : 45 minutes d'attente supplémentaires en dix ans."

Yanis Khames

à franceinfo

Yanis Khames rappelle qu'"en Seine-Saint-Denis, on est dans le plus grand désert médical de l'hexagone". Les organisateurs dénoncent également le refus de certains médecins de soigner des personnes transgenres, comme Eloé qui se présente comme "non binaire" et souhaite conclure par ce message : "Si vous avez des personnes dans votre famille qui sont trans, allez leur parler, essayez de les comprendre, c'est les mêmes dans leurs cœurs, même si elles ont changé d'apparence, ça reste vos enfants, vos cousins ou cousines, frères ou sœurs, donc, juste, apportez-leur de l'amour". Eloé tient un petit panneau où est inscrit "Paillettes et Molotov", montrant bien qu'à La Courneuve, la Pride se rapproche davantage des origines de l'événement : d'abord et avant tout une manifestation de lutte.

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