Menaces contre la présidente du procès Sarkozy : "Désigner les juges comme des ennemis politiques, c'est leur mettre une cible dans le dos", réagit l'USM

"Menaces de mort", "images de guillotine"... La présidente du tribunal correctionnel, qui a condamné Nicolas Sarkozy jeudi, est depuis, la cible de violentes attaques. L'objectif est de "décrédibiliser" et "faire peur", selon l'Union syndicale des magistrats.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Ludovic Friat, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), à Toulouse, le 11 octobre 2024. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Ludovic Friat, président de l'Union syndicale des magistrats (USM), à Toulouse, le 11 octobre 2024. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

La présidente du tribunal qui a jugé et condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison a reçu "des menaces de mort" et "des images de guillotine", détaille samedi 27 septembre sur franceinfo, le président de l'Union syndicale des magistrats (USM), Ludovic Friat. Il évoque également "des propos assez abjects" comme "elle sera tondue", qui "rappellent les pires heures de notre histoire". 

Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Paris, vendredi, après les messages reçus par la présidente du tribunal. Ludovic Friat constate que "c'est le même type de menaces que lors du délibéré du procès des assistants parlementaires du Rassemblement national", le 31 mars dernier. "On en est là, quand même, à force de désigner les juges mais aussi les procureurs comme des ennemis politiques. C'est leur mettre une cible dans le dos. Et avec cette cible, certains se croient tout permis", déplore Ludovic Friat.

"Les magistrats étaient habitués à ce type de menaces de la part de la criminalité organisée. Je constate avec effroi que ces menaces, maintenant, on les encourt même dans des procès de droit commun ou dans des procès politico-financiers."

Ludovic Friat, président de l'Union syndicale des magistrats

à franceinfo

Le président de l'USM estime que l'on est "sur une pente très inquiétante". "À partir du moment où le juge prend une décision qui déplaît, plutôt que d'aller discuter le fond du dossier, (...) on va s'attaquer à la personne du juge", déplore-t-il. Des menaces qui ont pour objectifs, selon lui, de "décrédibiliser" le juge, de "décrédibiliser sa décision, et d'autre part pour lui faire peur ou faire peur à l'ensemble de la profession." "Le juge n'est pas un ennemi, il n'y a pas de justice politique", insiste Ludovic Friat, qui dénonce un "écran de fumée pour éviter de parler du fond", à savoir dans cette affaire, "des faits gravissimes de corruption politique".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.