Libération de Georges Ibrahim Abdallah : il y a "de la joie" mais le militant pro-palestinien "revient dans un Moyen-Orient meurtri", tempère son avocat

Le militant libanais propalestinien, condamné pour complicité dans le meurtre de deux diplomates à Paris en 1982, est sorti vendredi matin de prison après presque 41 ans passés derrière les barreaux.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Louis Chalanset, avocat de George Abdallah, à la cour d'appel de Paris, le 17 juillet 2025. (MOHAMMED BADRA / EPA)
Jean-Louis Chalanset, avocat de George Abdallah, à la cour d'appel de Paris, le 17 juillet 2025. (MOHAMMED BADRA / EPA)

"Lui qui est toujours un militant engagé dans la lutte palestinienne, il revient dans un Moyen-Orient qui est tout à fait meurtri", a confié vendredi 25 juillet sur France Inter l'avocat de Georges Ibrahim Abdallah, Jean-Louis Chalanset. Le militant pro-palestinien libanais est sorti vendredi matin de la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), après presque 41 ans passés derrière les barreaux. "Il pense plus aux victimes qu'à lui-même en revenant dans son pays", a assuré l’avocat.

Après sa sortie de prison "dans la nuit, sans soutien, sans personne pour saluer sa sortie", selon son avocat, Georges Ibrahim Abdallah a pris un vol entre Tarbes et la région parisienne. Il est désormais arrivé à l'aéroport de Roissy, où il doit prendre un vol prévu vers 9h pour Beyrouth. "Ce qui compte, c'est la joie qu'il sorte et qu'il puisse revenir au Liban", a souligné son avocat.

Le militant condamné dans les années 1980 pour complicité d'assassinats de diplomates américains et israéliens n'"a pu prévenir personne" de sa libération du fait de "l'obsession de ministère de l'Intérieur" pour "qu'il ne puisse pas s'exprimer ne serait-ce que cinq minutes sur le territoire français", a regretté Jean-Louis Chalanset. "La dernière fois que je l'ai vu, c'était hier matin [jeudi]. Il avait une joie contenue, mais une vraie joie tout de même de recouvrer la liberté avec une anxiété."

"Même s'il ne l'exprime pas, c'est vrai qu'on n'arrive pas à imaginer ses premiers pas vers la liberté pour quelqu'un qui a fait près de 41 ans de prison."

Jean-Louis Chalanset, avocat

à France Inter

La cour d'appel de Paris avait ordonné le 17 juillet sa remise en liberté "à compter du 25 juillet" et à condition qu'il quitte le territoire français et qu'il n'y revienne plus. Condamné pour complicité d'assassinats de diplomates américains et israéliens dans les années 1980, il était libérable depuis 1999, mais avait vu jusque-là sa dizaine de demandes refusées, ce qui a fait de lui l'un des plus anciens détenus en France.

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