La justice ordonne à la ville de Biarritz de renommer le quartier de La Négresse, la mairie va déposer un recours devant le Conseil d'Etat

Dans une décision publiée jeudi, la cour administrative d'appel de Bordeaux donne trois mois à la municipalité pour modifier le nom du quartier.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La devanture de la mairie de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le 13 septembre 2023. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)
La devanture de la mairie de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le 13 septembre 2023. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)

La cour administrative d'appel de Bordeaux a ordonné, jeudi 6 février, à la ville de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), de renommer son quartier de La Négresse. Ce "sobriquet [est] raciste et sexiste" selon l'association Mémoires et partages, qui avait saisi la justice.

Dans son communiqué, la cour "juge que, quelles que soient l'origine supposée de cette appellation et sa dimension historique revendiquée par la commune de Biarritz, le terme 'La Négresse' évoque aujourd'hui, de façon dévalorisante, l'origine raciale d'une femme dont l'identité n'a d'ailleurs pas été formellement identifiée". Elle pointe un mot "de nature à porter atteinte à la dignité de la personne humaine".

La maire ne voit "pas de connotation raciste"

Quelques heures après l'annonce du jugement, la maire LR de Biarritz, Maïder Arosteguy, estime sur BFMTV que beaucoup de Biarrots "sont extrêmement attachés" à "cette appellation historique" qui n'a, selon elle, "pas de connotation raciste". L'édile a ensuite assuré auprès de franceinfo qu'elle déposerait un recours devant le Conseil d'Etat pour annuler cette décision.

Cette décision va à l'encontre de celle prise en décembre 2023 par le tribunal administratif de Pau, qui, après avoir examiné un premier recours, avait décidé que le quartier pouvait conserver son nom. Il avait alors jugé qu'il avait été donné "dans une perspective mémorielle", et non "dans le but de présenter de manière dégradante, humiliante ou avilissante une esclave ou descendante d’esclave à la peau noire". L'association Mémoires et partages avait décidé de faire appel, estimant que la justice "avait raté son rendez-vous avec l'histoire"

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