Quatre hommes mis en examen dans une affaire de viols collectifs avec barbarie en Gironde

Plusieurs femmes dénoncent des sévices filmés par leur ex-conjoint. Une enquête est ouverte pour viols avec actes de torture ou de barbarie dans le milieu libertin.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le palais de justice de Bordeaux, en février 2023. (STEPHANE LARTIGUE / SUD OUEST / MAXPPP)
Le palais de justice de Bordeaux, en février 2023. (STEPHANE LARTIGUE / SUD OUEST / MAXPPP)

Quatre hommes ont été mis en examen à Bordeaux (Gironde) dans une enquête pour viols avec actes de torture ou de barbarie dans le milieu libertin, annonce le procureur de la ville, vendredi 11 avril, confirmant des informations du Monde et du Parisien. Renaud Gaudeul précise que l'absence de consentement des victimes est "caractérisée". Les faits s'étalent "sur une période courant de 2011 à 2024". "Cinq victimes sont à ce jour recensées, âgées de 45, 52, 56, 59 et 67 ans", ajoute le procureur.

L'enquête a débuté, explique-t-il, après le dépôt d'une plainte, en novembre 2023, par une ex-compagne d'un des mis en examen, "après avoir subi ce qu'elle décrit comme des viols collectifs commis par son compagnon et des hommes qu'il invitait", sur une période de trois ans. "Elle décrit une stratégie d'emprise adoptée par son compagnon qui lui avait permis de lui imposer plusieurs viols collectifs, filmés", ajoute le procureur. Les enquêteurs ont ensuite entendu quatre autres compagnes successives de cet homme, qui ont déclaré avoir subi "des scènes comparables".

Les vidéos saisies semblent impliquer d'autres hommes

Ce quinquagénaire, travaillant dans la maintenance, a été interpellé en juillet 2024. L'enquête a permis d'identifier plusieurs autres participants aux faits, aboutissant à une opération d'interpellations mercredi. "Si l'un de ces hommes a fini par admettre qu'il avait conscience de l'absence de consentement de sa partenaire féminine, les autres affirmaient le contraire", précise le procureur. Tous encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Des dizaines de vidéos ont été retrouvées au domicile du principal mis en cause, semblant impliquer d'autres hommes, tournée chez lui mais aussi "dans des clubs libertins de la métropole bordelaise [ou] sur la voie publique, toujours à Bordeaux, mais également ailleurs, dans l'Hérault et dans le Gard", détaille le communiqué du procureur. "A plusieurs reprises, des hurlements de douleur étaient entendus."

L'auteur de ces vidéos n'a pas contesté "l'existence de ces relations sexuelles entre ses compagnes successives et des groupes d'hommes, dont lui-même", mais a affirmé "qu'elles avaient toujours été consenties", poursuit le magistrat qui ajoute néanmoins que "l'absence de consentement des femmes était caractérisée" après visionnage des "très nombreuses vidéos".

Selon son avocat, cet homme a un casier judiciaire vierge et "ne s'est jamais vécu et perçu comme étant quelqu'un qui commettait des infractions pénales, il se voit comme quelqu'un qui était dans la pratique du plaisir sexuel libertin, même si ce sont manifestement des pratiques extrêmes." "Il considère que ces femmes étaient consentantes", a ajouté Julien Plouton.

"Manifestement, on a déjà des éléments qui ouvrent la voie à des cercles beaucoup plus larges", ajoute l'avocat, pour qui cette affaire doit interroger sur "la récurrence de ces pratiques" dans les milieux libertins. Il appelle la justice à ne pas "se contenter de rester sur une enquête qui se focalise sur mon client" et les trois autres mis en examen.

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