Fin de vie : près d’un Français sur deux ignore les différences entre euthanasie, aide à mourir et suicide assisté

Les textes sur l'aide à mourir et sur les soins palliatifs seront textes seront présentés aux parlementaires de l’Assemblée nationale au mois de mai. Une étude démontre la méconnaissance du sujet par les Français.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Personnes âgées, illustration. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS)
Personnes âgées, illustration. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS)

L’Assemblée nationale s’apprête à débattre des projets de loi sur la fin de vie, à partir du mois de mai. Ils ont finalement été scindés en deux textes, l’un sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide à mourir. Une vaste enquête* menée auprès de plus de 2 000 personnes révèle, jeudi 3 avril, que les Français peinent pourtant à comprendre les termes du débat.

Parmi les Français interrogés, près de la moitié d'entre eux (49%) admet ne pas connaître la différence entre l’aide à mourir, le suicide assisté et l’euthanasie. Ils sont même plus d’un quart (26%) à penser que "cela revient au même". Ils sont 51% à s'estimer capables d’expliquer la différence entre aide à mourir, euthanasie et suicide assisté, mais pour 40%, seulement de manière approximative.

Le manque d'information sur ces sujets est pointé par 65% des sondés qui s’estiment "insuffisamment informés sur les options concernant la fin de vie", ils ne sont même pas un sur dix (9%) à revendiquer le fait de connaître véritablement les différentes options. À l'inverse, 85% des personnes interrogées affirment qu'ils ont une idée de ce que sont les soins palliatifs, mais elles ne sont que 18% à dire qu'elles savent exactement en quoi ils consistent.

Tabou sur la mort

Le reste de l'étude indique que le sujet reste un sujet tabou pour certains Français, ils sont un sur cinq à dire qu'ils préfèrent "ne pas réfléchir au type de prise en charge" qu’ils souhaitent pour leur fin de vie. Pourtant, la principale crainte liée à cette étape, partagée par la moitié des Français, reste de souffrir sans pouvoir être soulagé, 36% disent redouter d’être un poids pour leurs proches, 27% de perdre leurs facultés cognitives et 23% de devoir quitter leur domicile faute d’être suffisamment autonomes.

Par ailleurs, les deux tiers (64%) des Français se disent prêts à suivre un traitement médical pour ralentir le vieillissement, à condition que son efficacité soit prouvée : 14% accepteraient une transfusion de cellules ou de plasma de jeunes et la même proportion envisagerait de modifier leur génétique pour optimiser leur longévité.

Même en bonne santé, les Français sont plus nombreux à indiquer préférer ne pas dépasser 80 ans plutôt que de vivre au-delà de 100 ans : près d’1 Français sur 5 (18%) affirment ne pas souhaiter vivre au-delà de 80 ans, tandis que seulement 12% aimeraient dépasser les 100 ans.


*Enquête réalisée par FLASHS pour LNA Santé du 11 au 14 mars 2025 par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un panel Selvitys de 2 003 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus, représentatif de la population française.

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