"Une photographie instantanée du niveau physique des élèves" : à quoi servent les nouveaux tests d'aptitude physique pour les élèves de 6e ?

Ces nouveaux tests physiques doivent permettre de faciliter le suivi personnel des élèves en EPS et contribuer à la santé publique, face à la progression de la sédentarité des jeunes.

Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un test d'endurance lors d'un cours d'EPS au collège de Verberie dans l'Oise. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)
Un test d'endurance lors d'un cours d'EPS au collège de Verberie dans l'Oise. (NOEMIE BONNIN / RADIO FRANCE)

Combien de temps mettez-vous pour courir 30 mètres ? C'est l'un des tests d'aptitudes physiques, que les collèges sont encouragés à faire passer cette année aux élèves de sixième. L'idée, lancée par Emmanuel Macron à l'occasion des Jeux olympiques de Paris, a été reprise par la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne pour cette rentrée, après une première expérimentation en 2024.

Au collège de Verberie, dans l'Oise, les 24 élèves d'une classe de sixième débutent le test d'endurance. "On ne lâche pas !", lance le professeur. Il faut faire le plus d'allers-retours possible, en augmentant sa vitesse. Au bout de quelques minutes, les premiers élèves arrêtent. "C'est compliqué les tests, je suis super essoufflé", lance un enfant qui reconnaît ne pas courir tous les jours.

"Là où je suis content, c'est qu'ils se sont donnés", estime le professeur d'EPS Antoine Dangoisse. Pour lui, ces tests sont utiles : "Comme ça, on a une photographie instantanée du niveau physique des élèves. On s'en sert aussi pour voir l'évolution du niveau. Je vais leur faire repasser ce même test fin décembre, juste avant les vacances."

"Ce n'est pas mon domaine de prédilection"

Ces élèves de sixième sont évalués sur trois épreuves : endurance, vitesse et mesure de la force musculaire par un saut, sans élan. Le sport, un enjeu de santé publique, quand on sait que trois quarts des adolescents français ne font pas l'heure d'activité physique quotidienne, recommandée par l'Organisation mondiale de la santé. C'est pire chez les filles que chez les garçons.

Dans cette classe, les élèves sont nombreux, à pratiquer en club : vélo, gym, poney, foot mais ce goût n'est pas partagé par tous. "Je n'aime pas vraiment le sport, je n'aime pas sortir de ma zone de confort, raconte une des filles. Et des fois je fais des sorties à vélo juste pour faire plaisir à mon beau-père." "Je n'aime pas trop courir de base", poursuit une autre élève. "Ce n'est pas mon domaine de prédilection. Je préfère être dans mon canapé et regarder la télévision", lance un autre enfant.

Un élève sur cinq en difficulté

Si l'enseignant est plutôt satisfait des résultats de ces élèves. Il sait qu'une partie est effectivement en difficulté. "Vous avez le noyau de sportif autour de 15 à 20%, le ventre mou au milieu et vraiment de non sportif, un gros 20% aussi...", estime le professeur. Un élève sur cinq est donc en difficulté. "D'où l'importance encore plus pour ces profils de faire de l'EPS parce qu'au moins dans leur scolarité en sixième, ils ont quatre heures de sport par semaine pour commencer, comme je le disais, à prendre de bonnes habitudes", poursuit Antoine Dangoisse.

Ces nouveaux tests d'aptitudes physiques au collège sont loin de faire consensus. Le principal syndicat des professeurs d'EPS dénonce une vision uniquement utilitaire de la discipline avec une dimension de communication de la part du gouvernement qui ne répond pas aux manques de moyens matériels et humains dans ce domaine de l'éducation physique et sportive.

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