Plan contre le port d’arme blanche chez les jeunes : la "présence" renforcée de policiers autour des établissements scolaires "est absolument nécessaire", juge le recteur de l’Académie de Paris

"Outre des contrôles inopinés à l’entrée des établissements, un élève qui sera vu en possession d’une arme blanche passera en conseil de discipline et sera signalé au parquet", prévient Bernard Beignier.

Article rédigé par franceinfo
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La présence policière va être renforcée devant les établissements scolaires d'Ile-de-France à partir de mars 2025 pour lutter contre le port d'armes blanches chez les jeunes (photo d'illustration). (MIGUEL MEDINA / AFP)
La présence policière va être renforcée devant les établissements scolaires d'Ile-de-France à partir de mars 2025 pour lutter contre le port d'armes blanches chez les jeunes (photo d'illustration). (MIGUEL MEDINA / AFP)

La prévention, "c’est le début", estime mercredi 5 mars sur franceinfo Bernard Beignier, recteur de la région académique d’Île-de-France et de l’Académie de Paris, alors qu’un plan a été lancé mardi contre le port d’arme blanche chez les mineurs. Ce plan associe la Ville de Paris, la préfecture de police, le parquet et le rectorat. C'est un sujet d'inquiétude, particulièrement en région parisienne, où notamment le jeune Élias, 14 ans, a été tué, par arme blanche, pour son portable, en janvier dernier à Paris.

Ce dispositif prévoit aussi plus de policiers autour des collèges, lycées et centres sportifs. Les élèves peuvent-ils avoir le sentiment d’être "surveillés" ? "On ne peut pas à la fois appeler un remède et le regretter. Cette présence est absolument nécessaire. La grande difficulté pour les chefs d’établissements, c’est qu’ils sont maîtres chez eux, dans l’enceinte scolaire et dès lors que la porte est franchie, cela relève d’une autre autorité. Si cette autorité, la police ou la gendarmerie, vient à se renforcer, je crois qu’on ne peut que s’en féliciter", répond le recteur de l’académie de Paris.

Une "conjonction" des services de l'État nécessaire

Le dispositif s'appuie avant tout sur la prévention, et prévoit principalement au collège, dans les classes de 4e et 3e, des interventions de sensibilisation en milieu scolaire, qui seront notamment assurées par des policiers municipaux et des médiateurs spécialement formés.

"L’éducation, au sens très précis de ce mot, c’est former l’éducation morale d’un jeune et expliquer que la violence ne conduit jamais à rien."

Bernard Beignier, recteur de la région académique d’Île-de-France et de l’Académie de Paris

à franceinfo

"Les professeurs le font déjà. Et il y aura, en plus, des policiers qui, eux, porteront une autre parole institutionnelle. C’est ce qui est important, c’est la conjonction entre le ministère de la Justice, celui de l’Intérieur et celui de l’Éducation nationale", explique Bernard Beignier.

À Paris, 26 rixes entre bandes ont été recensées en 2024 par la préfecture de police, c’est le double de 2023. Ces affrontements ont majoritairement impliqué des mineurs et le plus souvent, munis d’arme blanche. "Il ne s’agit ni de minorer, ni d’amplifier, indique le recteur de la région académique d’Île-de-France. Ce n’est pas parce que ce sont des phénomènes qu’il n’y a pas lieu d’amplifier qu’il ne faut pas les prendre très au sérieux. Un adolescent n’a pas besoin d’avoir un couteau dans son cartable. Outre des contrôles inopinés à l’entrée des établissements, un élève qui sera vu en possession d’une arme blanche passera en conseil de discipline et sera signalé au parquet". Bernard Beignier souligne aussi l’importance de renforcer la sanction : "C’est comme quand on passe le permis, on sait conduire et on sait que si on grille un feu rouge, il y aura une sanction. Les deux vont de pair".

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