Enseignement supérieur : plusieurs filières menacées par les avis défavorables du Haut Conseil de l'évaluation de la recherche

Les arts, les lettres, les langues, les sciences humaines et sociales ou encore les sciences fondamentales sont particulièrement visées.

Article rédigé par franceinfo
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Selon le syndicat majoritaire de l'enseignement supérieur, le Snesup-Fsu, "53% des diplômes en licence" de l'université d'Amiens ont reçu des avis défavorables ou réservés" du Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, le 11 mars 2025. (FRED HASLIN / MAXPPP)
Selon le syndicat majoritaire de l'enseignement supérieur, le Snesup-Fsu, "53% des diplômes en licence" de l'université d'Amiens ont reçu des avis défavorables ou réservés" du Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, le 11 mars 2025. (FRED HASLIN / MAXPPP)

Face aux coupes budgétaires dans l'enseignement supérieur et aux conclusions "alarmantes" rendues par le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, l'intersyndicale de l'enseignement supérieur se mobilise mardi 11 mars. Les personnels, les étudiants et les parents d'élèves de la FCPE sont appelés à des actions et à une manifestation, en particulier à Paris au départ de la place de la Sorbonne à 12h30.

Plusieurs filières de l'enseignement supérieur sont en effet menacées après un avis négatif émis par le Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur, rapporte France Inter. Le Haut Conseil pointe notamment un taux de professionnalisation "insuffisant" de certaines formations.

Le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, une instance indépendante chargée d'examiner les formations, a rendu de nombreux avis négatifs lors de sa dernière vague d’inspection. Les syndicats alertent sur ces avis et leurs potentielles conséquences, alors que le ministère les prend en compte pour l’accréditation des formations. En période d'austérité budgétaire, ces avis peuvent pousser les établissements du supérieur à supprimer certaines filières.

Les présidents d'université évoquent des critères retenus "incompréhensibles"

Anne Roger, secrétaire générale du syndicat majoritaire de l'enseignement supérieur, le Snesup-Fsu, explique que plusieurs critères sont pris en compte dans ces rapports. Elle cite "un taux de professionnalisation insuffisant, un taux d’encadrement insuffisant, ou encore une internationalisation des diplômes insuffisants". Anne Roger s’inquiète du nombre d’étudiants concernés. Elle évoque, par exemple, l’université Gustave Eiffel, à Marne la Vallée (Seine-et-Marne), où "les avis défavorables concernent des formations qui englobent 3 000 étudiants en licence", l'université d'Amiens (Somme) "où 53% des diplômes en licence ont reçu des avis défavorables ou réservés".

Les principales filières concernées sont les arts, les lettres, les langues, les sciences humaines et sociales ou encore les sciences fondamentales. "Les formations en philosophie en licence et en master sont particulièrement visées, avec une majorité d’avis négatifs", explique la secrétaire générale du syndicat majoritaire. "Si les avis étaient suivis, on pourrait s’imaginer qu’en septembre 2026, il n’y ait plus de formation en philosophie", déplore-t-elle. Les présidents d'universités ont par ailleurs écrit au Haut Conseil pour demander un moratoire et un travail sur les critères d'évaluation, incompréhensibles, selon eux. Le ministère, pour l'instant, ne se prononce pas.

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