"C’est mieux pour les devoirs" : élèves et parents partagés sur le "droit à la déconnexion" sur les logiciels de vie scolaire

La ministre de l'Éducation a indiqué vouloir mettre en place un "droit à la déconnexion" pour les espaces numériques de travail des élèves comme le logiciel Pronote.

Article rédigé par franceinfo
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Des élèves dans le hall d'un collège à Toulouse (Occitanie). (ADRIEN NOWAK / HANS LUCAS)
Des élèves dans le hall d'un collège à Toulouse (Occitanie). (ADRIEN NOWAK / HANS LUCAS)

Pas de Pronote le soir ? En pleine relance du débat sur la régulation des réseaux sociaux pour les jeunes, la ministre de l'Éducation Elisabeth Borne a plaidé, mardi 13 mai, pour un "droit à la déconnexion" des espaces numériques de travail (ENT) des élèves. La ministre entend ainsi "arrêter les mises à jour" de "20 heures à 7 heures la semaine et le week-end" de ces outils numériques tels que les ENT ou des logiciels comme Pronote, permettant les échanges entre parents, enseignants et élèves et où sont consignés notes et devoirs.

À la sortie d'un collège à Marseille, des élèves en classe de quatrième le reconnaissent : ils se connectent à n'importe quelle heure sur Pronote. "Le soir, le matin, l'après-midi, tout le temps ou presque, explique un élève. Juste, on regarde pendant quelques secondes pour être sûrs au cas où." "Il faut toujours avoir un œil sur les notifications, ajoute Sabrina, maman d'une collégienne. Ça tombe à n'importe quelle heure."

"C'est mieux pour les devoirs"

Cette mise en place d'"un droit à la déconnexion" sur Pronote serait plutôt une bonne chose, explique Pierre, père d'une élève de sixième : "Je pense qu'il faut protéger en même temps les élèves, qu'ils ne soient pas sollicités à n'importe quelle heure, et les professeurs, parce qu'il faut faire attention avec tout ça."

Mais d'autres sont plus partagés par l'idée d'une coupure, comme Lina et Jeanne. "C'est mieux pour les devoirs, parce qu'ils nous annoncent parfois à 22 heures un devoir à rendre pour le lendemain, ça m'est déjà arrivé, explique l'une des élèves. Mais ce n'est pas bien pour les absences parce que des professeurs nous disent qu'ils sont absents le soir." "Si on habite loin et qu'on part à 6 heures de la maison et qu'un professeur n'est pas là, on ne pourra pas le savoir", argumente la seconde.

"Je trouve ça nul", affirme Ismaël. Le jeune homme reconnaît que ce n'est pas vraiment Pronote qui pousse les adolescents à regarder les écrans le soir : "Pronote, ça ne change pas grand-chose." Mais selon un rapport de la commission Écran, mettre fin aux notifications tardives de Pronote, pourrait permettre de stopper une incitation paradoxale à consulter ces outils numériques "à des heures indues alors même que, dans le même temps, il leur est demandé de modérer leurs usages des écrans".

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