"Un véritable naufrage" : les oppositions de gauche abasourdies par l'attitude de François Bayrou après son audition dans l'affaire Bétharram

Le Premier ministre a répondu mercredi 14 mai aux parlementaires de la commission d'enquête créée suite à l'affaire Bétharram. Une audition qui s'est déroulée dans un climat tendu.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre François Bayrou, auditionné le 14 mai 2025. (MAGALI COHEN / Hans Lucas via AFP)
Le Premier ministre François Bayrou, auditionné le 14 mai 2025. (MAGALI COHEN / Hans Lucas via AFP)

"Manipulation", "malhonnêteté"... Interrogé durant 5h30 par la commission d'enquête parlementaire mercredi 14 mai, le Premier ministre François Bayrou a rejeté avec virulence les accusations de mensonge ou d'intervention auprès de la justice dans l'affaire Bétharram. À l’issue de cette audition, le chef du gouvernement a parlé d'un "moment libérateur"

Il s'est montré résolument offensif face aux parlementaires et la tension était largement palpable. Le Premier ministre, a notamment longuement attaqué la "méthode" du co-rapporteur LFI Paul Vannier, ce dernier lui reprochant de "sombrer" dans "l'outrance".

Face à un Premier ministre déterminé, les oppositions sont ressorties abasourdies et remontées, à l'image de la socialiste Colette Capdevielle. "Il accable l'enseignante qui a servi de lanceur d'alerte, prétend que deux militaires haut gradés de la gendarmerie sont des menteurs, se victimise. Pour moi, c'est assez accablant, c'est un véritable naufrage", réagit-elle.

"Guerre politique"

François Bayrou s'en est régulièrement pris au co-rapporteur LFI, Paul Vannier, l'accusant de faire de cette commission un procès politique, mais pour l'insoumise Sarah Legrain, il faut inverser les accusations.

"François Bayrou a décidé d'en faire une guerre politique, là où tout le monde l'attendait sur la question de ses responsabilités politiques."

Sarah Legrain

à franceinfo

Quant aux critiques visant les méthodes de cette commission, elles ne peuvent être crédibles estime sa présidente la socialiste Fatiha Keloua Hachi. "Nous avions mené nos travaux aussi sereinement que d'habitude, avec la même méthodologie que l'on utilise depuis plus de deux mois et nous avons auditionné plus de 100 personnes. Je l'ai trouvé confus, parfois même agressif à notre égard."

"Du trumpisme à la sauce béarnaise"

"C'était du trumpisme à la sauce béarnaise" a, pour sa part, dénoncé le député Alexis Corbière (ex-LFI), qui a participé à l'audition. D'après le député de Seine-Saint-Denis, le Premier ministre a fait "des attaques permanentes" tout au long de la commission parlementaire alors qu'"il s'agit tout de même de représentants du peuple", regrettant que François Bayrou s'en soit pris "à la sincérité de la commission". "C'est une stratégie vieille comme le monde, si le message vous déplait, attaquez le messager", a-t-il conclu sur France 2. 

Pour sa part, François Bayrou a considéré que son audition avait pour but de le "coincer" pour l'"obliger à démissionner"

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.