Bétharram : une enquête administrative lancée, "mieux vaut tard que jamais", réagit le rapporteur de la commission d'enquête Paul Vannier

Notre-Dame de Bétharram va faire l'objet d'une enquête administrative, a annoncé la ministre de l'Education, après une inspection ayant relevé plusieurs "manquements".

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Béarn Bigorre
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Le député (LFI) du Val-d'Oise, Paul Vannier, le 11 février 2025 à l'Assemblée nationale. (THIBAUD MORITZ / AFP)
Le député (LFI) du Val-d'Oise, Paul Vannier, le 11 février 2025 à l'Assemblée nationale. (THIBAUD MORITZ / AFP)

"Mieux vaut tard que jamais", réagit le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire née du scandale Bétharram, Paul Vannier, vendredi 11 avril, au lendemain de l’annonce du lancement d'une enquête administrative sur l'établissement catholique privé du Béarn, par la ministre de l’Education. Deux cents plaintes d'anciens élèves ont été déposées pour des violences physiques ou sexuelles.

Interrogé sur "ici Béarn-Bigorre" (ex-France Bleu), le député LFI dit regretter "le temps perdu, du temps qui expose les enfants à de potentielles violences", rappelant qu’il avait demandé cette enquête dès février. Paul Vannier exhorte Elisabeth Borne à "agir au plus vite" et appelle à prendre des "décisions très fermes, très fortes" devant la "gravité des crimes commis jusqu’à une période récente". Il rapporte notamment que des agressions sexuelles "entre élèves avaient encore eu lieu en 2024". "Il faut identifier les défaillances" pointant du doigt le manque de contrôles dans les établissements sous contrat et les signalements qui ne remontent pas.

"Il sera entendu sous serment il ne pourra plus mentir"

Concernant François Bayrou qui sera auditionné le 14 mai par la commission d’enquête, Paul Vannier dit "attendre un discours de vérité" déplorant "l’attitude de déni" du Premier ministre. "Il sera entendu sous serment il ne pourra plus, devant les députés, les victimes, mentir", lance le député insoumis, rappelant qu’il s’expose à des poursuites judiciaires. François Bayrou alors ministre de l’Education (1993-1997), et qui a eu plusieurs enfants scolarisés dans cet établissement, nie avoir eu connaissance des faits, ce qu'ont contredit des témoins clés sous serment.

La commission d’enquête, qui a déjà auditionné 70 personnes, doit rendre ses conclusions en juin. "Nous recevons d’autres témoignages de victimes", affirme Paul Vannier, "nous les traitons et les adressons à la justice". A ce jour, ces signalements touchent "16 départements", indique le rapporteur de la commission d’enquête qui alerte sur des "violences de masse" dans le milieu scolaire.

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