Notre-Dame de Bétharram va faire l'objet d'une enquête administrative, annonce Elisabeth Borne, après une inspection ayant relevé plusieurs "manquements"

"Des témoignages d'élèves mettent en cause les agissements de deux enseignants" de l'établissement, qui s'appelle aujourd'hui Le Beau Rameau, souligne notamment la ministre de l'Education nationale.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La cour de l'établissement catholique Le Beau Rameau, à Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), le 28 mars 2025. (GAIZKA IROZ / AFP)
La cour de l'établissement catholique Le Beau Rameau, à Lestelle-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), le 28 mars 2025. (GAIZKA IROZ / AFP)

Elisabeth Borne annonce, jeudi 10 avril, le lancement d'une enquête administrative visant l'établissement catholique privé Le Beau Rameau, le nom actuel de Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), après la publication du rapport d'une inspection menée par le rectorat en mars. Selon la ministre de l'Education nationale, ce premier contrôle a mis en lumière plusieurs "manquements".

"Des témoignages d'élèves mettent en cause les agissements de deux enseignants" qu'on "ne peut pas accepter", déclare-t-elle dans une interview au journal La Croix"D'autres éléments" ont été relevés lors de ce contrôle, qui "portait sur la situation actuelle de l’établissement et non sur les faits antérieurs". L'établissement est au cœur d'un scandale de violences physiques et sexuelles sur des enfants pendant des décennies.

Le rapport rendu à l'issue du contrôle mené en mars est assorti "d'une mise en demeure avec une obligation de mise en conformité à court terme" sur plusieurs points problématiques, et justifie par ailleurs de "diligenter une enquête administrative de l'inspection générale", une procédure plus poussée, détaille la ministre.

Des "remarques blessantes et humiliantes" 

Sept inspecteurs et une conseillère technique des services sociaux s'étaient rendus en mars sur les deux sites de l'institution, qui accueille 500 élèves, à la demande du rectorat de Bordeaux, face à l'ampleur prise par l'affaire.

Leur rapport appelle à "mettre en place une procédure interne formalisée de signalement ou d'information préoccupante, connue de tous", pour les situations de violence. Il relève aussi des témoignages d'élèves évoquant des "remarques blessantes et humiliantes" et des "moqueries en public", des faits "répétés et réguliers" de la part de deux enseignants.

Plus tôt, jeudi, la commission d'enquête sur les violences en milieu scolaire, ouverte par l'Assemblée en réaction à l'affaire Bétharram, a annoncé qu'elle auditionnerait Elisabeth Borne, plusieurs de ces prédécesseurs, ainsi que François Bayrou. Le Premier ministre, qui était ministre de l'Education entre 1993 et 1997 et a scolarisé plusieurs de ses enfants à Bétharram, tandis que sa femme y donnait des cours de catéchisme, est accusé par la gauche d'avoir menti sur sa connaissance des faits, et par un ex-gendarme d'être intervenu dans une enquête visant un responsable de l'établissement.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.