Violences urbaines : les communes divisées sur l'efficacité des couvre-feux

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Article rédigé par France 2 - O. Longueval, T. Souman, V. Thibier, H. Babay, J. Hazo, P. Pidoux, C. La Rocca, L. Le Moigne, P. Lagune, A. Grellier, M. Kassou. Édité par l'agence 6médias
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Comment en finir avec les vagues de violence qui secouent plusieurs villes de France ? Certains maires optent pour des couvre-feux, avec des résultats plus ou moins convaincants.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


C'est un quartier où l'on ne sort de chez soi qu'en cas de stricte nécessité et où l'on se barricade littéralement. Voici l'atmosphère dans ce quartier de Nîmes (Gard), qui sera soumis à un couvre-feu dans la soirée du lundi 21 juillet pour les mineurs de moins de 16 ans, une mesure attendue par de nombreux riverains. "C'est très bien. Au moins, ça protège les innocents", confie une riveraine. "C'est une bonne idée pour moi, pour protéger les enfants et tous les gens", ajoute un autre.

Tous sont excédés par l'extrême violence liée au narcotrafic. Dans un centre médical, les secrétaires ont exercé leur droit de retrait. Les médecins sont désormais seuls face aux patients. "Ce matin, mon fils m'a demandé : 'maman, est-ce que tu es sûre de vouloir aller travailler?'", raconte le Dr. Miroslava Nogues, médecin dans le quartier de Pissevin.

Le couvre-feu sera instauré de 21 heures à 6 heures du matin. Certains doutent qu'il soit accepté. Alors, le couvre-feu est-il une mesure efficace ? En France, de plus en plus de communes l'adoptent.

Différentes approches

C'est le cas à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, où il existe depuis 7 ans, chaque été, pour les moins de 13 ans. Des mères de famille sont convaincues de son utilité. "Les enfants, c'est vrai, quand vous leur dites 'non, vous ne sortez pas'. 'Oui, mais moi, je vais faire comme mon copain'. Et quand ils savent que derrière, ils risquent d'être raccompagnés par la police, ça les calme directement", explique Sina Konte, fondatrice de l'association Sendé.

Une mesure de prévention selon le maire de la commune. "Je pense que c'était important de rappeler qu'un enfant de 13 ans n'a aucune raison d'être dehors. Et puis surtout, ça peut être dangereux pour lui aussi", explique Jean-Marie Viain, maire (DVD) de Viry-Châtillon.

La ville de Châteauroux (Indre) a déjà expérimenté le couvre-feu pendant quelques jours. À long terme, la mairie estime qu'il existe d'autres leviers émis sur son pôle d'insertion et de médiation. "La prévention, pour nous, passe par le lien social, donc connaître notre population. On est à la sortie des écoles primaires, des collèges, des lycées", avance Sam Abdoullattive, directeur du pôle Insertion Médiation de la ville.

Quel que soit le lieu de sa mise en place, un couvre-feu est strictement encadré et ne peut être appliqué que dans un temps limité.

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