Nîmes, Béziers, Compiègne… On vous résume l'épisode de violences urbaines lié au trafic de drogue qui touche plusieurs villes de France
Selon les autorités, ces affrontements s'inscrivent dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic menée par l'Etat.
Règlements de comptes à Nîmes (Gard), commissariat attaqué à Compiègne (Oise), guet-apens tendu à des policiers à Béziers (Hérault), voitures brûlées à Charleville-Mézières (Ardennes)… Depuis quelques jours, certaines villes en France connaissent des épisodes de violences urbaines. Plusieurs personnes ont été interpellées et un couvre-feu décrété à partir de lundi 21 juillet dans six quartiers de Nîmes. Selon les autorités, ces violences s'inscrivent à chaque fois dans le cadre du trafic de drogue et la politique menée par l'Etat contre le phénomène du narcotrafic. Tour d'horizon.
Un couvre-feu instauré à Nîmes après plusieurs règlements de comptes
Depuis deux semaines, huit fusillades ont éclaté dans certains quartiers de Nîmes (Gard), rapporte France 3 Occitanie. Des hommes lourdement armés déambulent et tirent, dans une guerre de territoire entre quartiers. Fin juin, un règlement de compte a notamment fait six blessés, dont quatre mineurs, dans le quartier sensible de Valdegour. Les auteurs ont ouvert le feu sur une place entourée d'immeubles, sur fond de rivalités liées au trafic de drogue. Deux personnes ont été interpellées mercredi et placées en détention provisoire dans le cadre de cette affaire. Le 10 juillet, c'est au Mas de Mingue qu'un homme de 53 ans a été tué. En début de semaine dernière, à Saint-Bénézet, un guetteur de 19 ans du quartier Pissevin est tué par balle puis immolé. Des menaces sont diffusées sur les réseaux sociaux : "Vous êtes tous prévenus, il n'y a plus d'innocents. On va tuer même les enfants de 5 ans. Chaque personne qui croise nos hommes en noir sera criblée de balles."
Après cette succession d'actes criminels liés au narcotrafic, la municipalité a annoncé l'instauration dès lundi soir d'un couvre-feu de 21 heures à 6 heures pour les mineurs de moins de 16 ans dans six quartiers prioritaires de la ville : Pissevin et Valdegour, mais aussi le Clos d'Orville, la Route d'Arles, le Chemin-Bas d'Avignon et enfin le Mas de Mingue, précise ICI Gard Lozère. Le préfet du Gard a également renforcé les moyens policiers sur place.
Un guet-apens tendu aux policiers et un appartement incendié à Béziers
Des violences ont secoué le quartier de La Devèze, gangréné par le trafic de stupéfiants, à Béziers (Hérault) dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20. Vers 1 heure du matin, les forces de l'ordre et les pompiers sont intervenus pour un incendie de poubelle et de voiture. Ils ont alors été la cible de tirs de mortiers d'artifice de la part d'un groupe d'une cinquantaine d’individus qui les attendait sur place. La police, comme le parquet, parle d'un guet-apens.
Les fauteurs de trouble "ont contacté eux-mêmes les pompiers pour un feu de poubelle (et) ils étaient près d'une cinquantaine, dont certains sur les toits des immeubles", à leur arrivée, a rapporté à l'AFP le commissaire Eric Agniel. Ce qu'il qualifie d'"émeute" a finalement été stoppé à la suite de l'embrasement d'un appartement, touché par un tir de mortier d'artifice. Le sinistre a totalement détruit l'appartement de 130 m2 où vivait une dame avec ses trois filles majeures, sans faire d'autre victime que le chat. Une dizaine d'occupants de l'immeuble au total ont été évacués. Un policier a été légèrement blessé au mollet, également par un tir de mortier.
Ces derniers jours, la police avait saisi un important stock de stupéfiants et procédé à des interpellations dans une autre affaire. "C'est une de nos pistes de travail que de se dire que c'était une réaction", a précisé le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, auprès de France Télévisions.
Le commissariat de Compiègne visé par des tirs de mortiers
Dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 juillet, une trentaine de personnes ont visé le commissariat du quartier du Clos-des-Roses, à Compiègne. Dans le même temps, un tabac a été cambriolé, relate France 3 Hauts-de-France. Selon la préfecture de l'Oise, 40 mortiers d'artifice ont été tirés vers la façade de l'hôtel de police, sans faire de blessés ni de dégâts matériels. "Grâce aux efforts des forces de l'ordre, les individus mis en cause ont été dispersés à 3h30 du matin", précise cette même source.
Le préfet, Jean-Marie Caillaud, et le premier adjoint au maire, Eric de Valroger, se sont rendus samedi matin au commissariat de Compiègne. Comme le rapporte Le Parisien, le préfet a estimé que ces violences urbaines pourraient être liées à la politique antidrogue menée par l'Etat et la Ville, des coups de filets anti-stups ayant été menés ces deux dernières semaines dans le quartier du Clos-des-Roses.
Toujours selon la préfecture, un dispositif de sécurisation renforcée a été mis en place, avec la "mobilisation accrue de forces de police", notamment pour réaliser des contrôles sur la voie publique. Deux interpellations ont eu lieu. Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs déployé la CRS 8 dès samedi soir à Compiègne.
Des tirs de mortiers après la fermeture d'un supposé point de deal à Charleville-Mézières
Les premiers faits de violence sont survenus mercredi alors que le maire divers droite de Charleville-Mézières intervenait avec ses équipes pour poser deux blocs de béton devant le café de la poste, dans le quartier de la Houillère, supposé être un point de deal. Boris Ravignon a alors été visé par un tir de mortier. "Je n'ai pas eu peur pour moi, a témoigné l'élu auprès d'ICI Champagne-Ardenne. J'ai vérifié que personne n'était blessé. C'est inacceptable de se faire tirer dessus dans un quartier de sa ville."
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces de l'ordre sont intervenues dans ce même quartier, entre 2h30 et 4h30, après des tirs de mortiers d'artifice et l'incendie de cinq voitures. "On a assisté la nuit dernière à une vaste opération de représailles, a accusé Boris Ravignon sur ICI Champagne-Ardenne. Des trafiquants veulent nous faire payer et reprendre le contrôle de cet endroit." Il y a quelques jours, "ils ont décidé de détruire la caméra qui surveillait la place pour être tranquilles pour procéder à leurs trafics", relate l'édile avant de prévenir : "On ne les laissera pas faire."
Parmi les cinq personnes interpellées, une a été libérée, une personne majeure sera jugée en comparution immédiate mardi et trois mineurs ont été présentés au juge des enfants. Leur procès est fixé au 8 septembre. Tous étaient inconnus des forces de l’ordre et de la justice jusqu'à présent, indique la procureure de la République. Comme dans d'autres villes, la compagnie CRS 8 a été dépêchée par le ministère de l'Intérieur, à la demande de la préfecture des Ardennes.
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