La lutte contre le narcotrafic a permis à l'Etat de récupérer 79 millions d'euros en 2024

La valeur des biens saisis représente seulement 7,1% du montant global des saisies. En très grande majorité, les biens saisis sont de l'argent liquide.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI
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Des billets de banque. Image d'illustation. (LIONEL VADAM / MAXPPP)
Des billets de banque. Image d'illustation. (LIONEL VADAM / MAXPPP)

En 2024, la lutte contre le narcotrafic a permis à l'Etat de saisir près de 79 millions d'euros, dévoile "ici" mercredi 19 mars, à l'occasion de la journée spéciale narcotrafic. "ici" s'appuie sur les données fournies par l'Agrasc, l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués. Depuis 2011, cet organe centralise tous les biens saisis dans le cadre de procédures judiciaires et en assure la gestion en attendant leur éventuelle confiscation définitive.

Dans le détail, "ici" relève que les saisies d'avoir criminels liés au narcotrafic ont atteint en 2024 plus de 95 millions d'euros avant jugement, ce qui explique que le chiffre retenu pour les saisies "effectives" est de 79 millions. Une saisie ne débouche pas obligatoirement sur une confiscation : il faut attendre le jugement définitif pour que les biens saisis soient définitivement transférés à l'Etat, ce qui est le cas lorsque le bien est considéré comme illégal, utilisé dans le cadre d'une activité criminelle ou acquis de manière illicite.

La valeur des biens saisis représente seulement 7,1% du montant global des saisies. Si celles-ci sont fréquentes, les montants récupérés restent modestes au regard des gains générés par le trafic de drogue, estimé entre 3,5 et 6 milliards d'euros par an. En très grande majorité, à 60%, les biens saisis sont du numéraire : de l'argent liquide, des espèces. Cela représente 57,9 millions d'euros en 2024. Viennent ensuite les immeubles, qui pèsent 24% des sommes saisies, puis les comptes en banque, à hauteur de 10%. Les saisies de cryptomonnaies sont en hausse (+23%), mais les sommes qu'elles représentent restent faibles.

La majeure partie des fonds fléchée vers la prévention

Les biens confisqués peuvent être vendus ou utilisés à des fins publiques. Ainsi, l'Agrasc peut choisir de réaffecter directement certains d'entre eux aux forces de l'ordre et aux services judiciaires pour renforcer les moyens de lutte contre la criminalité. En 2024, cela a concerné 337 biens, principalement des équipements informatiques et téléphoniques, ainsi que des véhicules.

La plus grosse partie des fonds récupérés alimente la Mildeca, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Elle finance des actions de prévention et de lutte contre la drogue. Ainsi, en 2024, 50,9 millions d'euros ont été versés par l'Agrasc à la Mildeca, une somme exponentielle depuis la création de l'Agence en 2011 puisque la première année, le versement n'était que de 700 000 euros et que deux ans plus tard, il atteignait déjà 4 millions, puis 12 millions en 2016. Ces fonds sont réinjectés dans des actions de lutte contre les stupéfiants via des politiques publiques de prévention, de soins et de lutte contre les addictions.

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