Aide sociale à l'enfance : rémunération, diplôme, formation… C'est quoi une famille d'accueil ?

"Un système qui craque de toutes parts." C'est le constat alarmant d'un rapport parlementaire sur l'aide sociale à l'enfance, publié mardi 8 avril. Des foyers et pouponnières en sureffectif, des mineurs isolés en grande précarité et des départements démunis… Les premières victimes, alertent les députés, ce sont les près de 400 000 enfants placés. Face à cette situation dramatique, les membres de cette commission font plusieurs recommandations et notamment celle de renforcer l'aide apportée aux familles d'accueil dont le nombre est insuffisant.

Le terme officiel c'est "assistant familial". Il y en a 38 000 en France, selon la dernière enquête nationale menée en 2021. Ces personnes qui accueillent chez elles des enfants sont, en très grande majorité (à 90%) des femmes. La moitié a 55 ans ou plus. Un quart a plus de 60 ans. Il faut donc s'attendre à de nombreux départs à la retraite. Selon un rapport de la Cour des comptes, le nombre d'assistants familiaux est en baisse constante depuis 2017. D'où l'urgence à renouveler la profession, sachant qu'aujourd'hui seuls 40% des mineurs qui dépendent de l'aide sociale à l'enfance vivent en famille d'accueil.

Un agrément délivré par le département

Assistant familial, c'est un métier. Depuis 2005, ces assistants sont des travailleurs sociaux. Un diplôme d'Etat spécifique a été créé. Aujourd'hui, un peu plus de la moitié des assistants sociaux sont diplômés, même si ce n'est pas obligatoire pour exercer. En revanche, pour être famille d'accueil, il faut impérativement avoir un agrément délivré par le département et réaliser un stage préparatoire ainsi qu'une formation.

La rémunération de base d'un assistant familial se situe généralement autour du Smic, auquel il faut ajouter un supplément pour chaque nouvel enfant. Par exemple : une assistante qui accueille trois enfants touche environ 4 000 euros net, selon la Fédération de la fonction publique territoriale. Cela comprend le salaire mais aussi tous les frais pour nourrir, habiller et héberger les enfants. L'immense majorité de ces assistants sont eux-mêmes déjà parents. Ils vivent généralement en couple et dans près de la moitié des cas, leurs enfants habitent toujours avec eux.

Des freins à une deuxième activité professionnelle à temps partiel

La rémunération est un des points noirs souvent évoqués. Parmi les propositions de la commission à ce sujet figure notamment l'idée de faire évoluer la loi pour permettre le cumul de l'activité d'assistant familial avec une autre activité professionnelle : un deuxième travail à temps partiel lorsque les enfants placés sont à l'école. Ce n'est pas strictement interdit mais il y a des freins, reconnaît le gouvernement.

Autre piste : favoriser le droit au répit des assistants. L'idée serait, par exemple, qu'une autre famille d'accueil prenne en charge les enfants quand l'assistant familial part en vacances, ce que beaucoup ont actuellement du mal à faire.