: Reportage "On se dit que tout le monde va l'avoir" : La Réunion touchée de plein fouet par l'épidémie de chikungunya
Les autorités sanitaires de l'île s'attendent à ce que le pic de l’épidémie soit atteint dans la semaine.
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À La Réunion, une dizaine de milliers de nouveaux cas sont attendus dans la semaine. À partir de lundi 14 avril, 120 militaires vont être déployés en renfort sur l’île pour des opérations de démoustication. Les pharmaciens et les médecins sont, eux, en première ligne de cette éprouvante épidémie, comme l'a constaté franceinfo sur place.
Sandrine a fait un effort surhumain pour parvenir jusqu’au cabinet de son médecin. "C'est très difficile de marcher, explique-t-elle. Je n'y arrive pas, ce sont des douleurs atroces dans les articulations, au niveau des chevilles, des genoux jusqu'aux articulations de la main." Il lui est même impossible de serrer la main. Comme beaucoup d’autres, Sandrine a été piquée par un moustique tigre contaminé, la voilà avec le "chik", comme on dit sur l'île.
"Je ne prends que des doliprane ces dernières heures. Mais je vous le dis, c'est atroce."
Sandrine, habitante de La Réunion souffrant du chikungunyaà franceinfo
La médecin, Christine Kowalczyk, n’arrête pas : "On sent que ça tombe comme des mouches de partout. Actuellement, quand on se voit, on dit : 'T'as pas le chik ?'. 'Non, pas encore. Mais j'espère que demain, j'irai bien.' On se dit que tout le monde va l'avoir, c'est clair."
L'économie et le système de soins paralysés
À La Réunion, les laboratoires de biologie, débordés, ont arrêté de tester systématiquement les malades. Le chikungunya occupe aussi tout le temps de Claude Marodon, pharmacien et président de l'ordre des pharmaciens de l'île. "Là, le nombre de patients, c'est 80 à 90% des patients qui viennent, détaille-t-il. Dans les entreprises, on arrive pratiquement à la moitié des employés aussi qui ont attrapé le chik. Donc ça bloque l'économie, ça bloque tout le reste."
L’économie est paralysée, tout comme le système de soins. Car la maladie n’épargne pas non plus les soignants. La secrétaire du cabinet médical à côté de la pharmacie apporte la mauvaise nouvelle : le médecin ne viendra pas, il est lui aussi contaminé. "On va essayer de dépanner aussi à la pharmacie s'il y a besoin. Bon courage", dit Claude Marodon.
"Le vaccin arrive un petit peu tard"
En l’absence de médicament spécifique, ce qui se vend le plus, c’est du paracétamol et, en préventif, de l’antimoustique. Il n'en reste plus beaucoup. "En ce moment, on est dévalisés, confirme le pharmacien. Ça a été un problème parce qu'on est en rupture. Il a fallu en faire venir par avion."
Et il y a aussi désormais un vaccin. Depuis une semaine, 40 000 doses sont mises gratuitement à disposition des plus de 65 ans souffrant de pathologies chroniques. Mais peu de patients sont volontaires dans sa pharmacie. "Actuellement, on est sur une dizaine par jour, ce qui, pour moi, n'est pas beaucoup, explique Claude Marodon. Pour la simple raison, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui ont déjà attrapé le chikungunya, donc on peut dire que le vaccin arrive un petit peu tard." Quelque 50 000 doses gratuites supplémentaires devraient arriver d'ici à la fin du mois à La Réunion.
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