Les violences envers les médecins ont augmenté de 26% en 2024, d'après leur ordre professionnel

Les généralistes sont les plus agressés avec 63% des déclarations, alors qu'ils représentent un peu plus de la moitié des médecins en France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une salle d'attente dans une clinique de Paris, le 23 août 2023. (LAURE BOYER / HANS LUCAS / AFP)
Une salle d'attente dans une clinique de Paris, le 23 août 2023. (LAURE BOYER / HANS LUCAS / AFP)

Près de 2 000 incidents ont été déclarés par les médecins auprès de leur ordre professionnel en 2024, soit une hausse "alarmante" de 26% en un an. Selon le recensement officiel, publié lundi 29 septembre, les médecins ont ainsi signalé 1 207 agressions verbales ou menaces, 306 falsifications d'ordonnances, 166 vols ou tentatives, 105 agressions physiques et 104 actes de vandalisme, précise le rapport de l'Observatoire de la sécurité des médecins, publié par l'ordre des médecins. Le nombre de signalements a "explosé" après l'épidémie de Covid-19, a alerté Jean-Jacques Avrane, coordonnateur de l'Observatoire. Entre 2021 et 2024, il a "pratiquement doublé" (+95%).

Les généralistes sont les plus agressés avec 63% des déclarations, alors qu'ils représentent 57% des médecins en France. Mais de nombreux spécialistes sont aussi concernés, dont les psychiatres (4%), en lien notamment avec le trafic de médicaments comme les substituts aux opiacés, ou les ophtalmologues, gynécologues, médecins du travail, cardiologues et dermatologues (2% chacun). 

La médecine de ville plus concernée

Les motifs sont principalement des "reproches liés à la prise en charge" (32% des cas), des refus de prescriptions (17%) ou un temps d'attente ou de rendez-vous jugé excessif (8%). La falsification de documents (ordonnances, certificats…), longtemps minoritaire, représente désormais "un quart des incidents", selon le coordonnateur de l'Observatoire. Ces chiffres concernent essentiellement la médecine de ville (74%). 

Seuls 35% des médecins agressés ont déposé plainte et 7% une main courante. Pour "casser cette spirale de la violence", l'ordre a signé "une centaine de protocoles" avec des parquets, agences régionales de santé (ARS) et forces de l'ordre, pour favoriser le contact direct et une justice plus rapide. La loi Pradal, promulguée en 2025, mais dont certains décrets manquent, a aussi alourdi les sanctions pour violences et outrages à l'encontre des soignants, s'est réjoui Jean-Jacques Avrane. Elle permettra aussi aux directeurs d'établissement et à l'ordre des médecins de déposer plainte à la place de la victime.

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