Quatre questions sur l'expérimentation du cannabis thérapeutique, prévue à partir de septembre
En octobre dernier, les députés avaient donné leur feu vert pour des essais au niveau national. Franceinfo fait le point sur leur mise en œuvre.
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Le cannabis thérapeutique bientôt testé en France. Cette expérimentation doit débuter en septembre, a annoncé, mercredi 22 janvier, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Dans le cadre de l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020, l'Assemblée nationale avait donné, en octobre dernier, son feu vert pour un test au niveau national. Comment fonctionneront les prescriptions ? Qui va pouvoir en bénéficier ? Sous quelle forme ? Franceinfo fait le point.
1Quel est le calendrier pour cette expérimentation ?
"L'objectif, c'est que l'expérimentation puisse être proposée aux patients à la rentrée 2020", "en septembre", a expliqué la directrice générale adjointe de l'ANSM, Christelle Ratignier-Carbonneil, lors des premières auditions de la mission d'information parlementaire sur le cannabis lancée à l'Assemblée nationale. "Septembre, c'est demain, c'est proche", insiste-t-elle. Cette expérimentation, validée par l'Assemblée nationale fin octobre, doit durer deux ans.
2Qui sont les patients concernés ?
Seuls 3 000 patients pourront participer à cette expérimentation. Tous souffrent de maladies graves : épilepsies, douleurs neuropathiques, effets secondaires de chimiothérapie, soins palliatifs ou scléroses en plaques. Le cannabis leur sera prescrit "en dernière intention", a toutefois rappelé Christelle Ratignier-Carbonneil, c'est-à-dire en cas d'échec des autres traitements existants pour les soigner.
Catherine Simonin, porte-parole de France Asso Santé et vice-présidente de la Ligue contre le cancer, émettait quelques réserves, en octobre dernier à franceinfo : "Il y a des bénéfices certes, pour calmer les douleurs, mais il va falloir identifier tous les effets secondaires (...). Il y a le risque d'addiction, il faut voir s'il n'y a pas de la décompensation."
3Comment cela doit-il se dérouler ?
L'expérimentation doit être menée dans plusieurs centres hospitaliers en France, en particulier dans des établissements de référence pour les pathologies concernées. Une prescription initiale sera alors effectuée par un médecin spécialiste, la plupart du temps un neurologue ou un médecin de la douleur. Les patients concernés devront d'abord se fournir en pharmacie hospitalière puis pourront renouveler leur traitement en pharmacie de ville. Ils pourront ainsi en bénéficier gratuitement.
Quant au mode de prise du cannabis, la "voie fumée" a été écartée à cause des effets nocifs de la combustion sur la santé. Les patients qui participeront à cette expérimentation pourront donc consommer le cannabis sous forme d'huile ou de fleurs séchées, et éventuellement de tisane.
4Qui va produire ce cannabis ?
Pour pouvoir lancer l'expérimentation dès septembre, l'Agence du médicament envisage "d'avoir recours à des producteurs étrangers" pour fournir le cannabis nécessaire, car la législation française interdit actuellement la culture des plants contenant des taux supérieurs à 0,2% de THC (tetrahydrocannabinol, le principe actif de la plante). Toutefois, "si un producteur national est en capacité de répondre aux critères (...), il pourra être retenu", a précisé la directrice générale adjointe de l'ANSM lors des auditions.
Notre seul objectif reste la qualité des produits qui doivent être mis à la disposition des patients.
Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l'ANSM
Des réflexions sont actuellement en cours entre le ministère de la Santé et celui de l'Agriculture pour permettre une production française. InVivo, l'un des premiers groupes agricoles coopératifs français, a déposé une demande auprès de l'ANSM pour se positionner sur le marché, malgré les restrictions actuelles.
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