Cannabis thérapeutique : "Cette expérimentation, nous y sommes favorables, il faut qu'elle soit encadrée par un staff médical"
Le but de l'expérimentation est de lister les "effets secondaires" et d'évaluer le risque d'addiction, explique Catherine Simonin, porte-parole de France Asso Santé et vice-présidente de la Ligue contre le cancer.
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L'Assemblée nationale a autorisé une expérimentation de l'usage médical du cannabis dans le cadre de l'examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2020. Invitée de franceinfo, Catherine Simonin, porte-parole de France Asso Santé et vice-présidente de la Ligue contre le cancer, se dit "favorable" à ce test à condition qu'il soit "encadré" par une équipe médicale.
Les malades qui participeront à l'expérimentation, "sont des personnes dont les douleurs ne sont pas calmées par les médicaments existants", a-t-elle précisé. "Il y a des bénéfices certes, pour calmer les douleurs, mais il va falloir identifier tous les effets secondaires", met en garde Catherine Simon "y compris celles qui pourraient se révéler gravissimes. Il y a le risque d'addiction, il faut voir s'il n'y a pas de la décompensation, s'il n'y a pas des risques pour certains organes".
franceinfo : Êtes-vous favorable au principe de cette expérimentation du cannabis thérapeutique ?
Catherine Simonin : Nous avons un avis du comité d'éthique cancer qui a réfléchi sur ce sujet. Il est inéthique de laisser souffrir des patients qui ne peuvent plus être sédatés ou calmés par les spécialités existantes. Ça concerne une tranche de personnes qui n'ont plus de vie puisque les douleurs sont intolérables. Cette expérimentation, nous y sommes bien sûr favorables. Il faut qu'elle soit encadrée par un staff médical qui suivra les personnes et avec l'évaluation et des indicateurs bien posés. Il faudra voir effectivement si c'est une bonne chose ou s'il y a des risques de tomber dans les addictions. Ce sont des personnes qui sont récalcitrantes et dont les douleurs ne sont pas calmées par les médicaments existants.
Il y a des bénéfices certes, pour calmer les douleurs, mais il va falloir identifier tous les effets secondaires, y compris ceux qui pourraient se révéler gravissimes.
Catherine Simonin, vice-présidente de la Ligue contre le cancerà franceinfo
Il y a le risque d'addiction, il faut voir s'il n'y a pas de la décompensation, s'il n'y a pas des risques pour certains organes. Il faut identifier comme pour tous les médicaments, les risques à le prendre et s'il y a des événements indésirables graves qui vont être découverts dans le cadre de l'expérimentation pour ne pas mettre les personnes en danger et bien cibler l'utilisation et savoir dans quel cadre on doit l'utiliser et ne pas l'utiliser.
Selon vous, cela répond à un besoin ?
Bien sûr, il y a des personnes qui aujourd'hui n'ont pas de solution dans les calmants qui sont proposés dans l'arsenal thérapeutique utilisé. La ligue nationale contre le cancer a participé au groupe de travail à l'ANSM, l'Autorité nationale de sécurité du médicament pour travailler sur ce sujet et savoir comment on le mettait en œuvre. Le cannabis thérapeutique, les gens qui y sont opposés peuvent arguer qu'il y a un risque d'addiction, mais il y a d'autres spécialités médicamenteuses qui sont remboursées par l'Assurance maladie et qui sont des dérivés des opiacés et qui sont donnés aux patients qui souffrent de douleurs importantes. Dès l'instant qu'il y a un encadrement médicalisé, ça sécurise la prise en charge. Il ne faut pas que le patient aille au-delà des doses qui sont recommandées pour qu'il ne se mette pas en danger par une inobservance des recommandations qui lui sont données.
L'encadrement qui est proposé dans cette expérience, est-il suffisant ?
On a déjà des médicaments qui sont à risque d'addiction. Donc automatiquement un encadrement médical est essentiel avec une évaluation posant bien des indicateurs en faisant un suivi réel de ces patients. Je ne vois pas pourquoi il y aurait des réticences, parce que ces médecins [qui encadrent l'expérience] sont formés à traiter des gens avec des douleurs qui sont récalcitrantes à beaucoup de traitements. Ils sont habitués à voir des gens qui souffrent et qui n'ont plus de vie. Quand la douleur est trop importante, les personnes ne peuvent plus avoir une vie normale. Ils vivent un enfer. Ces médecins, tels qu'ils sont sensibilisés à cette problématique, ils ne seront pas récalcitrants à cette expérimentation du cannabis thérapeutique bien encadrée en suivant les personnes qui sont sous ce traitement-là.
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