Commotion cérébrale : risques accrus de dépression et de suicide
Des études ont déjà mis en évidence que les personnes victimes d'une commotion cérébrale ont un risque accru de développer une dépression dans les années qui suivent cet événement. Selon une recherche nord-américaine publiée le 8 février, leur risque de suicide serait en outre triplé par rapport au reste de la population.
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La commotion cérébrale est définie comme une perturbation transitoire des fonctions mentales, causée par traumatisme aigu (typiquement un choc violent). S'il s'agit de la forme la plus légère de traumatisme crânien, ses conséquences à long terme ne sont pas à négliger.
Plusieurs études épidémiologiques réalisées à la fin des années 2000[1] ont mis en évidence que l'expérience d'une commotion cérébrale augmente de façon significative le risque de développer ultérieurement une dépression. Constatant que les autres formes de traumatisme crânien sont associées à un sur-risque de suicide (population militaire [2], population adulte générale), des chercheurs nord-américains ont essayé de déterminer s'il en était de même pour les commotions.
Pour réaliser cette analyse, ils ont intégré les dossiers médicaux de 235.110 victimes de commotions cérébrales dans la province canadienne de l'Ontario (environ 50% d’hommes et de femmes) entre avril 1992 et mai 2012 (20 ans). Le temps de suivi moyen des patients était d'un peu plus de neuf ans.
Le nombre de décès par suicide dans ce groupe s'élevait à 667, soit annuellement 31 morts pour 100.000 individus. Ce chiffre est trois fois plus élevé que dans la population générale en Ontario. Les principales modes de suicide étaient la pendaison et l'empoisonnement par somnifères. Les antécédents de suicide ou de maladie psychiatrique n'étaient pas supérieurs à ceux de la population générale.
"Etant donné la disparition rapide des symptômes (vertiges, maux de tête...) après le traumatisme, les médecins ont tendance à sous-estimer les effets néfastes des commotions cérébrales […] dans l'historique médicale d'un patient", pointe dans un communiqué le Dr Redelmeier, co-auteur des travaux. Il appelle à une vigilance accrue des personnes qui suivent les victimes de tels accidents.
L'étude met en lumière plusieurs faits surprenants : le taux de suicide est double chez les hommes comparé à celui des femmes, et les commotions qui engendrent le plus de suicides apparaissent avoir lieu… le week-end (risque quadruplé, et non triplé, par rapport à la population générale). Si les auteurs n'ont pas d'explications certaines à ces deux phénomènes, on peut supposer que les évènements traumatiques les plus violents ont plus de probabilité de survenir lors de loisirs pratiqué par une population masculine (sports violents, par exemple). Cette hypothèse n’est toutefois pas avérée.
Source : Risk of suicide after a concussion. M. Fralick et al. CMAJ, publication avancée en ligne du 8 février 2016.
[1] Voir notamment : Treatment for depression after traumatic brain injury: a systematic review. J.R. Fann et al. J Neurotrauma, 2009 ; et The psychiatric sequelae of traumatic injury. R.A. Bryant et al. Am J Psychiatry, 2010.
[2] Voir notamment : Suicide and traumatic brain injury among individuals seeking Veterans Health Administration services. L.A. Brenner et al. J Head Trauma Rehabil, 2011 ; et Nine-year risk of depression diagnosis increases with increasing self-reported concussions in retired professional football players. Z.Y. Kerr et al. Am J Sports Med, 2012
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