"Ce sont des traitements novateurs" : la Chine de plus en plus à la pointe des innovations dans la recherche contre le cancer

Près de 35 000 oncologues du monde entier sont réunis à Berlin pour un congrès et parmi eux, de plus en plus de chercheurs chinois.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le congrès de cancérologie de l’ESMO se tient à Berlin jusqu'a mardi 21 octobre. (ANNE-LAURE DAGNET / RADIOFRANCE)
Le congrès de cancérologie de l’ESMO se tient à Berlin jusqu'a mardi 21 octobre. (ANNE-LAURE DAGNET / RADIOFRANCE)

Encore des annonces importantes en provenance de Berlin. Jusqu'au mardi 21 octobre se tient le congrès de cancérologie de l'Esmo, 35 000 oncologues ont fait le déplacement dans la capitale allemande. Ces derniers jours, les nombreux chercheurs chinois ont accaparé les annonces. Ils ont notamment exposé des résultats qui donnent de l'espoir aux patients atteints d'un cancer du poumon, dont 50 000 nouveaux cas sont détectés chaque année en France.

Deux médicaments de nouvelle génération sont développés par des laboratoires chinois, pour traiter deux types de cancer du poumon à des stades métastatiques. D'abord un anticorps conjugué qui va remplacer la chimiothérapie traditionnelle. Le procédé est quelque peu technique, mais il s'agit d'imaginer une flèche capable d'aller directement dans la tumeur pour la tuer avec de la chimiothérapie. Ce médicament a diminué de 40% le risque de décès. L'autre traitement est encore plus élaboré puisqu'il vise deux cibles à la fois. Il a été testé à la place de l'immunothérapie sur des malades gravement atteints et il leur a donné quatre mois de survie en plus.

"Ce sont des traitements novateurs"

Des résultats qui enthousiasment l'oncologue Nicolas Girard de l'institut Curie, il participe à ce congrès à Berlin : "On améliore la survie, on améliore l'efficacité des traitements dans des situations avec des cancers agressifs, avec l'échec des thérapies habituellement utilisées, expose le médecin. Ce sont des traitements novateurs. Ce sont des médicaments qui sont parmi les premiers de leur classe thérapeutique." L'oncologue se réjouit également de l'avancée des essais.

"On est sur des essais de phase trois, c'est-à-dire des essais qui montrent la supériorité de ces médicaments, par rapport aux traitements que l'on utilise aujourd'hui pour nos patients que l'on traite au quotidien."

Nicolas Girard, oncologue

à franceinfo

Le seul bémol, c'est que ces deux médicaments prometteurs ont été testés uniquement sur des malades chinois. On ne connaît donc pas les résultats sur une population européenne.

Dix fois plus d'essai cliniques qu'il y a dix ans en Chine

Le nombre essais cliniques pilotés par les chinois est passé de 4% il y a dix ans, à près de 40% aujourd'hui. La Chine talonne les États-Unis, et elle est passée devant l'Europe en matière de recherche. Alors, pourquoi ? Jean-Yves Blay, président d'Unicancer, l’organisme regroupant tous les centres de lutte contre le cancer en France, nous livre leur méthode, qui est en réalité très simple. : "Parce qu'ils sont bons, ils travaillent bien, ils sont dynamiques, ils ne se laissent pas arrêter et ils ont des moyens", liste le président.

"Il faudrait se demander si les ralentisseurs que l'on se met sont tout à fait justifiés. Est-ce qu'on ne pourrait pas essayer d'être plus efficace ?", questionne Jean-Yves Blay, tout en se réjouissant d'une "compétition scientifique, amicale, mais internationale et importante". Aujourd'hui, plus de la moitié des nouveaux médicaments viennent d'Asie, en majorité de Chine.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.