Trois cas de cancers du foie sur cinq sont évitables avec une réduction des facteurs de risque, selon une étude

Selon cette étude publiée par The Lancet mardi, 15 millions de vies pourraient être sauvées, grâce à une meilleure prévention.

Article rédigé par franceinfo
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Un chargé de recherche au CNRS dans son laboratoire, à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin). (THOMAS TOUSSAINT / MAXPPP)
Un chargé de recherche au CNRS dans son laboratoire, à Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin). (THOMAS TOUSSAINT / MAXPPP)

Trois cas de cancers du foie sur cinq (60%) sont évitables avec une réduction des facteurs de risque, rapporte une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet mardi 29 juillet. Quinze millions de vies pourraient ainsi être sauvées en agissant un peu mieux sur la prévention, notamment en ce qui concerne l'hépatite virale, l'alcool et l'excès de gras dans le foie.

Les tumeurs du foie sont la troisième cause de décès par cancer dans le monde actuellement et le sixième cancer le plus fréquent. Ce nombre de cancers du foie devrait doubler dans les 25 prochaines années, indique l'étude. Pour réduire les risques, les scientifiques insistent sur la nécessité d'agir sur la consommation d'alcool, mais aussi sur l'alimentation. En 2050, un peu plus d'un cancer sur dix sera dû à la stéatose hépatique associée à un dysfonctionnement métabolique (MASLD), qu'on appelle parfois aussi la maladie du foie gras. Dans 2 à 5% des cas, elle peut évoluer vers une cirrhose, voire en cancer. Huit millions de Français sont concernés.

"C'est une maladie qui est très fréquente. Environ 80% des sujets obèses ont une stéatose hépatique, 60% chez les sujets diabétiques", explique Lawrence Serfaty, gastro-entérologue au CHU de Strasbourg. Il faut, selon lui, renforcer la prévention en encourageant notamment "l'exercice physique" mais aussi "manger moins de sucre, moins de graisse saturée" et consommer moins d'alcool. Il insiste sur l'importance, selon lui, de "perdre du poids", "la perte de poids améliore l'inflammation et les lésions de fibrose."

Une augmentation des décès d'ici à 2050

Pour enrayer le doublement prévu des cancers du foie dans les 25 ans à venir, les chercheurs travaillent aussi sur l'amélioration de la vaccination contre l'hépatite B. Cela pourrait faire baisser la mortalité de 2 à 3% dans le monde. Selon l'étude, le nombre de décès par cancer du foie devrait passer de 760 000 en 2022 à 1,37 million en 2050.

Plus de 40% des cas de cancer du foie dans le monde surviennent en Chine, principalement en raison des taux relativement élevés d'infections par le virus de l'hépatite B dans le pays. "Le cancer du foie est un problème de santé croissant dans le monde. C'est l'un des cancers les plus difficiles à traiter, avec des taux de survie à cinq ans variant d'environ 5% à 30%", assure le professeur Jian Zhou, de l'Université Fudan, qui a participé à cette étude.

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