: Reportage "À domicile, c'est beaucoup mieux" : la chimiothérapie à la maison est possible depuis plusieurs années mais reste confidentielle
Pour améliorer la qualité de vie des malades, le gouvernement vient de publier un décret qui va permettre de développer les chimiothérapies hors de l'hôpital.
Ayed Bouaziz a maintenant l'habitude. Pour soigner sa leucémie, ce patient de 75 ans accueille une semaine par mois, le matin, une infirmière pour ses séances de chimio à la maison. Il s'agit de chimiothérapie sous-cutanée, deux piqûres dans le ventre à chaque fois. À l’hôpital, il faut compter "deux heures, parce qu’ils vous font rentrer puis attendre", explique Ayed. Et c’est "sans compter le trajet".
De son domicile à l’Institut Curie où il est suivi, c’est deux heures au minimum de métro, RER et marche, précise le septuagénaire. "Ça fait quatre heures" en tout, résume Ayed, qui confirme que la chimio à domicile lui "facilite" la vie. "Après, je peux sortir, faire ma marche, mes commissions… Donc à domicile, c’est beaucoup mieux".
La chimio à domicile, c'est moins de transports et moins de fatigue pour le patient et moins de stress aussi pour l'infirmière spécialisée, Agathe Juillard, qui travaille pour la Fondation santé service. "J’ai travaillé en oncologie et fais beaucoup d’hôpital de jour", raconte-t-elle.
"Ça pouvait aller jusqu’à 30-40 patients par jour. Là, on n’est pas parasité par un médecin qui nous appelle ou une urgence. On n’est qu’avec le patient et la famille."
Agathe Juillard, infirmière spécialisée à domicileà franceinfo
À la maison, les patients peuvent désormais suivre leur chimio sous forme orale, sous-cutanée comme ici ou en intraveineuse, un protocole plus lourd. Plusieurs milliers de patients en ont déjà bénéficié, explique Élisabeth Hubert, présidente de la Fnehad, une fédération qui regroupe les établissements d'hospitalisation à domicile.
"On est en train de changer d’échelle, de développer au domicile un ensemble de soins qui sont complexes. Grâce au progrès des médicaments, des sciences et techniques, la facilité d’utilisation des produits amène à ce que l’on puisse beaucoup plus aisément faire à l’extérieur de l’établissement".
Plus de confort pour le patient et des économies pour la Sécu
Le décret, paru le 5 février, prévoit une expérimentation. Il instaure un système de forfait financier qui va inciter à faire davantage de chimiothérapie en intraveineuse à domicile. Pour le système de santé, l'hospitalisation à domicile permet aussi de prendre en charge davantage de malades et va coûter moins cher à la Sécu.
"Le chiffre délivré par l’Assurance maladie pour le transport sanitaire dans ce type de situation est aux alentours de 120 euros à chaque fois, aller et retour. Donc, on est dans une situation où d’un côté l’hospitalisation de jour est aux alentours de 470 euros. Avec le transport, on arrive à 550-580 euros par jour de coût. L’HAD [hospitalisation à domicile], ça sera autour de 260 à 270 euros par jour", expose Élisabeth Hubert.
L'objectif de cette expérimentation est que 5% des chimiothérapies faites dans les centres anti-cancer soient réalisées demain à domicile.
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