Octobre rose : des mammographies régulières réduisent fortement le "risque de mourir d’un cancer du sein", souligne une oncologue

Sur ICI Paris Ile-de-France, Suzette Delaloge estime qu'"on a une problématique" en France avec "un certain nombre de femmes qui se détournent du dépistage".

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Une manipulatrice en imagerie médicale réalise une mammographie sur une patiente, le 4 octobre 2023. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)
Une manipulatrice en imagerie médicale réalise une mammographie sur une patiente, le 4 octobre 2023. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

"Si on fait des mammographies régulièrement, on diminue de façon importante son risque de mourir d'un cancer du sein mais aussi d'avoir des traitements lourds", rappelle le docteure Suzette Delaloge, médecin oncologue, spécialiste du cancer du sein et de la prévention du cancer au sein du département de médecine oncologique de l'Institut Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), premier centre de lutte contre le cancer d'Europe.

Elle était l'invitée d'ICI Paris Ile-de-France (ex-France Bleu)  jeudi 2 octobre, à l'occasion du début d'Octobre rose, la campagne annuelle de sensibilisation au dépistage du cancer du sein (jusqu'à la fin du mois). Quand il est détecté tôt, le cancer du sein guérit dans neuf cas sur dix, mais trop de femmes se font dépister tard. "On est encore loin du compte parce qu'on aimerait être à dix sur dix, c'est faisable, on sait que pour certains cancers, on arrive pratiquement à ça", explique Suzette Delaloge.

"Des efforts à faire à la fois en termess de prévention et en termes de dépistage"

La praticienne estime qu'en France, "on a une problématique, il y a un certain nombre de femmes qui se détournent du dépistage. On a une problématique aussi d'augmentation de l'incidence à cause de nos modes de vie". Elle pense que "des efforts sont encore à faire à la fois en termes de prévention, il faut qu'on fasse quelque chose pour diminuer nos risques, et en termes de dépistage". La mammographie "fait un peu mal mais ça ne dure que quelques secondes", rappelle Suzette Delaloge. Selon elle, c'est plutôt "l'angoisse du résultat qui est le moteur actuel dans nos sociétés, où il y a tellement d'angoisses sur tellement de choses que se dire qu'on va faire un examen qui, en plus, pourrait peut-être avoir des résultats péjoratifs, c'est plutôt ça qui est un frein actuel".

L'oncologue invite les femmes à se rappeler "la motivation positive" grâce aux mammographies : "On va avoir dans plus de 70% un cancer de stade 1 et les stades 1 se traitent de façon beaucoup plus simple, beaucoup moins lourde que si on a un cancer plus avancé." D'autant que le dépistage est pris en charge à 100% par l'Assurance-maladie et qu'en France, "on a un très bon dépistage de qualité" ajoute-t-elle.

La nouvelle campagne d'Octobre rose lancée par l''Institut Gustave-Roussy porte le slogan : "Donner à chaque femme le pouvoir de se reconstruire", car la reconstruction mammaire n'est pas automatique et de nombreuses femmes renoncent à cette reconstruction, car trop chère. Moins d'une femme sur trois seulement y a recours, selon la Haute autorité de santé (HAS). Certaines souhaitent "garder une cicatrice par choix", mais c'est d'abord une question de coût selon l'oncologue de l'Institut Gustave-Roussy. Le docteure Suzette Delaloge place ses espoirs dans la loi "sur l'après-cancer", adoptée le 5 février et destinée à améliorer la prise en charge du cancer du sein : "Elle n'est pas encore promulguée" mais "demande l'absence de dépassement d'honoraires sur la chirurgie mammaire plastique de reconstruction, ce qui va changer un peu la donne", espère-t-elle.

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