Alimentation : L214 appelle à réduire de moitié le nombre d'animaux tués pour l'alimentation française d'ici 2030

L214 appelle à réduire de moitié, importations comprises, le nombre d'animaux tués pour l'alimentation française d'ici 2030, dans un rapport publié mardi 10 juin et consulté par France Inter. Le but, selon l'association de défense des animaux, est de "sauver chaque année 600 millions d'animaux terrestres et plusieurs milliards d'animaux aquatiques à partir de 2030".

Chaque année, plus de 1,2 milliard d’animaux terrestres et plus de 7 milliards d’animaux aquatiques sont ainsi tués pour l’alimentation des Français, affirme L214 dans son rapport. Selon l'association, il est "impératif de réduire de moitié ce nombre d’ici 2030, que ce soit pour des raisons éthiques ou environnementales, sociales, économiques, sanitaires et géopolitiques".

Plus de 80 kg de viande consommée "par habitant chaque année"

Cette réduction permettrait chaque année, selon l'association, "d’épargner plus de 600 millions d’animaux terrestres, et plus de 3 milliards d’animaux aquatiques, de sortir du système d'élevage intensif, de restaurer les écosystèmes et la biodiversité, de renforcer la souveraineté alimentaire, de réduire les dépenses publiques, d’améliorer et préserver la santé des Français, ou encore de mieux rémunérer les agriculteurs".

L214 affirme que plus d'un Français sur deux est favorable à une diminution de moitié du nombre d’animaux tués pour l’alimentation française. 53% des Français déclarent avoir diminué leur consommation de viande ces trois dernières années et 33% souhaiteraient réduire leur consommation à l’avenir. "Pourtant, poursuit l'association, malgré l’adhésion citoyenne, la consommation de viande reste très élevée en France depuis près de 50 ans avec 83,3 kg par habitant chaque année, soit le double de la moyenne mondiale". Pour le poisson, la consommation se stabilise "autour de 30 kg de poisson depuis au moins 20 ans". "Nous sommes dans une situation d’urgence absolue", alerte L214. "Nos habitudes alimentaires ultra-carnées nous empêchent de faire face au durcissement géopolitique général : elles nous rendent dépendants des importations massives d’engrais, de soja, de poissons et de viandes. Elles contribuent à la fragilité alimentaire de la France et de l’Europe", s'alarme l'association.

"Enclencher une transition agricole et alimentaire de grande ampleur"

Alors pour faire face à la situation, l'association de défense des animaux liste 20 mesures dans ce rapport pour "enclencher une transition agricole et alimentaire de grande ampleur, fondée sur l'éthique, la soutenabilité et les attentes citoyennes". Parmi ces "leviers", l'association recommande de "réorienter les subventions actuellement dédiées à l’élevage intensif et à la pêche industrielle, au profit des cultures destinées à l’alimentation humaine". L214 souhaite également "instaurer un moratoire sur les élevages sans accès au plein air et sur les élevages piscicoles", "atteindre 50% de menus végétariens et végétaliens dans la restauration collective", "cesser d’importer en UE des produits moins-disants sur le plan social, environnemental et de condition animale", ou encore "encadrer de façon stricte la promotion des produits d’origine animale, à l’image de ce qui existe pour le tabac ou l’alcool".

À noter que la publication de ce rapport de L214 marque le lancement pour l'association de sa campagne nationale intitulée "Le Sauvetage du siècle". Cette campagne appelle à une "mobilisation politique et économique rapide et ambitieuse". Samedi 14 juin, une première action symbolique aura lieu dans 36 villes françaises dont Angers, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nantes, Orléans, Paris ou encore Toulouse. L214 invitera "les citoyens et citoyennes à participer à une fresque collaborative réalisée au sol" pour montrer leur soutien. "Cette action vise à interpeller le monde politique et les acteurs de l’agroalimentaire sur l’urgence à agir".