Alimentation, nutrition, environnement… Plus de 3 000 Français, tirés au sort, vont participer à une vaste étude lancée par Santé publique France et l'Anses

L'étude Albane fournira des données tous les deux ans. Les premiers résultats sont attendus dans trois ans.

Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'entrée du siège de Santé publique France, décembre 2020 (VINCENT ISORE / MAXPPP)
L'entrée du siège de Santé publique France, décembre 2020 (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Quel est l'état de santé des Français ? Une grande étude est lancée, mardi 10 juin, par Santé publique France et l'Anses. Plus de 3 000 personnes tirées au sort y participeront dans un premier temps. Elle permettra de savoir ce que mangent les Français, s'ils sont en situation d'éobésité ou surpoids, s'ils sont malades, ou encore à quels polluants ils sont exposés. Cette étude s'appelle Albane, un acronyme pour Alimentation, Biosurveillance, Santé, Nutrition et Environnement.

Albane va concerner dans un premier temps 3 150 personnes de 0 à 79 ans, tirées au sort dans tout l'Hexagone. Elles recevront un courrier, qui les invitera à participer à cette photographie de l'état de santé des Français. Si elles acceptent, elles devront remplir des questionnaires sur leur alimentation pendant plusieurs jours, détailler aussi leurs maladies, leur poids, leur activité physique. Elles participeront également à un examen médical.

"L'ensemble des déterminants qui pourraient expliquer les maladies chroniques"

La dernière grande enquête de ce type, Esteban, remonte à 2015-2016. Ici, les épidémiologistes vont en outre analyser en profondeur la pollution et l'environnement auxquels sont exposés les participants, grâce notamment à des échantillons de sang, d'urine et de cheveux.

Pesticides, métaux, perturbateurs endocriniens, tout sera analysé. "On sait que l'apparition et le développement des pathologies chroniques sont fortement liés à la qualité de notre alimentation et à nos expositions environnementales, et en particulier à l'exposition aux substances chimiques, explique Sébastien Denys, de Santé publique France. Donc cette enquête-là est conduite et conçue pour avoir, dans un seul dispositif, l'ensemble des déterminants qui pourraient expliquer les maladies chroniques."

Pour établir un lien précis entre l'exposition à cet environnement de manière générale (l'exposome) et les maladies, les chercheurs vont questionner les participants sur leurs pathologies. Ils récolteront aussi leurs données de Sécurité sociale pour renceser les médicaments pris durant les dix dernières années et durant les dix prochaines. Cela pourrait donner lieu à des découvertes. Les chercheurs expliquent qu'ils pourrait ainsi éventuellement faire le lien (jusqu'ici insoupçonné) entre des substances auxquelles les Français sont couramment exposés et certaines maladies. 

"On a vraiment besoin de la pleine implication des participants"

Les courriers vont bientôt être envoyés à plusieurs milliers de Français. La réussite de l'étude repose sur l'implication des futurs participants et de leur engagement dans la durée. "L'investissement, pour les personnes qui vont y participer, n'est pas complètement négligeable, précise Caroline Semaille, la directrice générale de Santé publique France. Entre le remplissage d'un questionnaire, d'un autoquestionnaire, porter un accéléromètre, des prélèvements urinaires, sanguins, de cheveux… Tout ça va peser sur les participants."

"Il est très important de pouvoir les convaincre, poursuit Caroline Semaille. Cette enquête Albane est nécessaire pour contribuer à la santé des générations futures. Nous avons vraiment besoin de la pleine implication des participants." L'étude Albane fournira des données tous les deux ans. Les premiers résultats sont attendus dans trois ans.

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