Réseaux sociaux : trois questions sur le phénomène des appels à "piquer des femmes"
Après la fête de la musique, plus d'une centaine de personnes ont déclaré avoir été victimes de piqûres dans la soirée du 21 juin. D'après les autorités, des appels à piquer avaient été lancés sur les réseaux sociaux.
/2025/06/27/fete-de-la-musique-685e771a440fd302400060.jpg)
Concerts, chaleur et gardes à vue. Lors de la fête de la musique, dans la soirée du 21 juin 2025, 371 personnes ont été interpellées en France. Quatorze participants aux festivités ont été blessés grièvement et 1 477 légèrement. Treize membres des forces de l'ordre ont par ailleurs été blessés.
Parmi les interpellations, certaines concernent des soupçons de piqûres. Un type d'agression à l'origine d'une psychose sur les réseaux sociaux. Le vrai ou faux junior répond aux questions de Colombe, stagiaire de seconde, sur ce phénomène de société.
1 Y a-t-il eu des appels à piquer ?
Colombe : "Ce week-end, on a entendu parler d'un appel aux piqûres. On a aussi vu des tutos sur TikTok pour faire des piqûres. Avec mes copines, ça nous a fait un petit peu peur. On ne savait pas trop ce qui se passait".
En effet, quelques jours avant la fête de la musique, il y a eu sur les réseaux sociaux des appels à piquer des femmes avec une seringue. C'est ce qu'a expliqué le ministère de l'Intérieur, sans donner plus de détails. Mais d'après Agathe Foucault, la porte-parole de la police nationale, qui a été interrogée par France Culture, les vidéos qui appelaient à piquer n'ont pas été massives. Le vrai ou faux junior n'est d'ailleurs pas parvenu à retrouver ces contenus.
En revanche, de nombreuses vidéos assez anxiogènes de personnes qui appelaient les femmes à se protéger contre le risque de piqûres sont-elles toujours en ligne. "Je ne ferai jamais un appel à la violence gratuite, mais, par contre, quand il faut se défendre, il faut se défendre", prévenait le tiktokeur Yoyo (plus de 400 000 abonnés), dans une vidéo postée le 19 juin.
2 Des victimes ont-elles été recensées ?
Colombe : "Est-ce que l'appel aux piqûres a fonctionné ? Est-ce que des gens ont été piqués ? Qu'est-ce qui s'est passé ?"
Après la fête de la musique,145 personnes se sont présentées à la police en disant qu'elles avaient été piquées lors des festivités, en France métropolitaine et en Outre-mer. Ce sont essentiellement des femmes. Il y a 21 cas en Ile-de-France, dont 13 à Paris. À Metz, 16 jeunes femmes, mineures pour la plupart, se sont présentées à l'hôpital pour des piqûres. Ce qu'a précisé la porte-parole de la police nationale, c'est que certaines des victimes ne présentaient pas de trace de piqûre. Quoi qu’il en soit, toutes les personnes qui pensent avoir été piquées vont subir des analyses toxicologiques afin de savoir si une substance nocive leur a été administrée de force.
Les autorités ont également annoncé que 12 personnes avaient été arrêtées pour soupçons de piqûres. Dans le détail : quatre personnes ont été interpellées à Angoulême. La police les soupçonne d'avoir piqué une cinquantaine de personnes. En Moselle, deux hommes de 20 et 44 ans ont été placés en garde à vue notamment parce qu'ils sont soupçonnés d'avoir administré une substance nuisible. Enfin, à Paris, quatre personnes ont été jugées en comparution immédiate lundi pour des soupçons de piqûres. Pour l'heure, les enquêteurs ne savent pas si les vidéos appelant à piquer ont poussé des gens à agir.
3 À quand remonte le phénomène des piqûres ?
Le phénomène des "piqûres en soirée" remonte à 2022. Cette année-là, il y avait eu plus de 800 plaintes partout en France : à Lille, Nantes, Béziers, Rennes ou encore Bastia. Avec toujours le même scénario : des personnes qui disaient avoir remarqué des traces de piqûres sur leur jambe, leur bras ou leur cou lors d'un concert, une soirée ou en boîte de nuit. Les victimes relataient ensuite des étourdissements, un mal de tête, des malaises parfois. Cela avait créé une psychose relayée, déjà à l'époque, sur les réseaux sociaux. Mais les analyses effectuées n'avaient pas réussi à prouver que du GHB, cette drogue destinée à endormir la victime, ou une autre substance avait été administrée par piqûre.
Depuis trois ans, ressurgissent régulièrement des rumeurs de piqûres au GHB lors de festivals ou d'évènements festifs.
À regarder
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter