Patrice Leconte raconte ses débuts au cinéma : "Il y a eu une période grise, jusqu'à ce que je rencontre le Splendid"
Patrice Leconte est l'invité exceptionnel du Monde d'Élodie à l'occasion de la sortie de son dernier roman "La tentation du lac", aux éditions Arthaud. Dans ce premier épisode, il raconte les débuts de l'aventure des "Bronzés" avec la troupe du Splendid.
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Patrice Leconte est l'invité exceptionnel du Monde d'Élodie sur franceinfo et a accepté de rembobiner les différentes pellicules de films qu'il a réalisés au cours de cette carrière qui s'étale sur 60 ans. Il est l'un des réalisateurs préférés des Français et ses films sont associés à des souvenirs, qui touchent plusieurs générations, nous faisant passer des rires avec Les Bronzés et Ridicule, aux larmes avec Monsieur Hire ou encore La fille sur le pont. Le 7 mai, il a sorti un roman, La tentation du lac aux éditions Artaud. L'histoire d'un scénariste presque transparent aux yeux de personnes qu'il connaît et qu'ils côtoient.
franceinfo : Cette histoire, elle raconte toute la difficulté d'un métier qui semble solide, mais qui, en réalité, est d'une fragilité confondante. Pourtant, c'est ce métier de scénariste qui vous a attiré ?
Patrice Leconte : J'ai toujours aimé dessiner, mais comme un autodidacte, et mon envie a toujours été, peut-être pas depuis l'échographie, mais quelque temps après, de faire des films.
"Quand j'étais grand enfant ou jeune adolescent, je disais que je voulais faire des films."
Patrice Leconteà franceinfo
Vos parents étaient médecins et vous auriez pu suivre cette trace-là, mais votre père était cinéphile et ils vous ont toujours encouragé. D'ailleurs, quand vous avez dit, "Je vais faire du cinéma", ils vous ont répondu, "très bien".
Ils m'ont toujours encouragé et en tout cas, ils ne m'ont jamais découragé. Je repense à quelque chose qu'on m'a raconté, que je trouve absolument merveilleux dans le rapport parent et enfant, c'était Jacques Brel. Quand il était adolescent, il ne savait pas trop ce qu'il allait faire, s'il allait chanter, il hésitait et il s'en est confié à son père. Son père l'a interrompu, lui a mis la main sur l'épaule et lui a dit cette phrase que tous les pères devraient dire à tous leurs enfants : "Jacques, plus tard, fais ce que tu veux, mais fais le bien".
Il y a eu une espèce de déclic très fort, c'est le festival de court-métrage de Tours. Ça vous a permis en tout cas de vous projeter vous-même et de comprendre que vous aussi, vous étiez capables de faire des petits films entre trois et cinq minutes.
En tout cas, ça devenait plus envisageable. Quand on voyait des films courts, je me disais que je pouvais peut-être ne pas faire aussi bien, mais que c'était à ma portée. Ce festival du court-métrage était inouï. Il était vraiment au court-métrage ce que le Festival de Cannes est au cinéma. On a vu les courts-métrages de Roman Polanski, Robert Enrico, Agnès Varda et on ne savait pas que plus tard, ils seraient Roman Polanski, Agnès Varda. C'étaient des courts-métrages de jeunes gens qui débutaient et c'était assez grisant.
Au départ, il y a eu effectivement cette envie de réaliser avec cette passion pour la BD. C'est comme ça qu'est venue l'adaptation cinématographique de l'œuvre de Gotlib, Les vécés étaient fermés de l'intérieur avec Coluche et Jean Rochefort. Ça a été une douche froide, parce que ça a été aussi ce que vous appelez un bide. Vous ne vous attendiez pas à ce que ce soit aussi dur et ça a remis en question quand même cette passion qui était vraiment enfouie en vous.
Il y a une période qui n'était pas noire, mais qui était grise très foncée, où je ne savais plus quoi faire. Jusqu'à ce que je rencontre le groupe du Splendid et ma vie a changé Les Bronzés. C'était dur à vivre tous les jours le tournage de Les vécés étaient fermés de l'intérieur.
"J'allais au tournage comme un chat qu'on fouette."
Patrice Leconteà franceinfo
Je revenais à la maison, je ne dormais plus, c'était un tournage affreux. Je ne dis pas que c'est bien d'avoir vécu ça, mais ça m'a permis de ne pas avoir d'arrogance, de me rendre compte que tout ça est fragile et qu'on peut faire un succès un jour et un bide le lendemain. Donc restons lucides et je ne crois pas, enfin, je l'espère, être jamais devenu arrogant ou rouler des mécaniques. Je suis assez lucide.
La rencontre avec la troupe du Splendid a été évidente et vous aviez presque le même âge.
On est dans un mouchoir de poche et j'allais voir tous leurs spectacles au Café-théâtre. C'est très facile de devenir copains, eux, ils avaient vu mon premier film et ils avaient trouvé ça très bien. Quand un producteur, Yves Rousset-Rouard, qui est l'oncle de Christian Clavier, leur a proposé d'adapter Amours, coquillages et crustacés, ils étaient d'accord et absolument ravis. Ils ont dit, on va le faire avec Patrice parce qu'on s'entend bien, on rit des mêmes choses et on va le faire ensemble. Yves Rousset-Rouard voulait les mettre dans les pattes de réalisateurs confirmés, ce qui était assez légitime de sa part. Mais ils ont tenu bon et c'est comme ça qu'ils m'ont imposé sur le premier Bronzés et donc sur le deuxième.
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