"Je raconte ma planète" : Chloé Mons nous invite aux voyages avec "Spacing"
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Mardi 21 janvier 2025 : la comédienne et chanteuse Chloé Mons. Elle vient de publier "Spacing" aux éditions Médiapop.
Chloé Mons est actrice, chanteuse et rockeuse dans l'âme. Elle a grandi avec en toile de fond l'art sous toutes ses formes. Elle a été notamment très influencée par le punk et puis par la poésie rock de Patti Smith. C'est Jacques Audiard qui lui a fait confiance en premier et sans le vouloir, il va même changer le cours de sa vie en l'engageant sur le tournage du clip de La nuit je mens d'Alain Bashung. C'est à ce moment-là qu'Alain Bashung et elle tombent amoureux. Elle a été jusqu'à sa disparition en 2009, la femme de sa vie, la mère de sa fille Poppée, et sa complice d'âme. Elle vient de publier aux éditions Médiapop, Spacing, un livre de 200 pages qui mélange textes et photos, avec en toile de fond un regard vif et précieux sur la force des rêves, des voyages et donc sur l'importance de rester en mouvement.
franceinfo : On a l'impression que c'est un peu le ici et ailleurs qui joue le rôle de fil conducteur dans cet ouvrage.
Chloé Mons : Oui, c'est ça, c'est le voyage sous toutes ses formes. Le voyage "géographique", bien sûr, parce que je suis une grande voyageuse, mais aussi le voyage amoureux, le voyage créatif, tous les voyages, même immobiles. En tout cas, c'est ce mouvement-là, cette curiosité-là qui fait que je suis nourrie pour créer. Voilà, c'est cette dynamique que j'avais envie de montrer dans ce livre.
Dans Spacing, on vous rencontre à travers toutes les personnes qui ont effectivement fait partie de votre vie d'enfant et de femme, à commencer par vos parents. Vous démarrez avec un paysage de Roumanie. Vous avez eu besoin d'aller en Roumanie pour savoir d'où vous veniez.
Oui, je savais que j'avais des origines roumaines et il y a quelques années, j'ai écrit à la seule adresse qui nous restait et c'était merveilleux parce qu'ils m'ont répondu. Donc je suis allée à Cluj-Napoca où j'ai vraiment rencontré mes origines et ça a été déterminant. C'est vrai que c'est important de voir d'un seul coup qu'on vient de là. D'autant plus quand c'est une évidence parce que c'est ce que j'écris dans le livre, c'est que j'ai un type de fille de l'Est. On me demande très souvent si je ne suis pas russe ou polonaise, etc.
Vous racontez votre parcours, vos débuts et vous racontez effectivement cette rencontre, la force du couple que vous avez formé avec Alain Bashung. Que vous a-t-il apporté ?
De l'amour, bien sûr. Je ne peux pas dire qu'il m'a apporté quelque chose parce que moi, je n'ai jamais eu le sentiment de n'être pas finie ou je dirais même que j'ai toujours été une femme assez déterminée et assez entière. Mais même petite, finalement, je n'ai jamais eu l'impression d'être jeune ou petite fille. J'étais Chloé, j'étais moi. Et c'était plus de rencontrer quelqu'un qui correspondait entièrement à ça.
"Alain, c'était l'évidence. On s'est vus, on s'est aimés tout de suite et on s'est mis ensemble. C'était ma moitié, en fait."
Chloé Monsà franceinfo
Vous racontez comment vous avez fait bloc avec lui. Vous l'avez accompagné pendant ces deux dernières tournées avec, à bord de ce bus de tournée, votre fille Poppée. Vous dites que vous avez justement affronté beaucoup de choses, notamment le regard des autres. On sent que c'est encore douloureux.
Ce n'est pas douloureux parce que cela ne fait plus partie de ma vie, mais on a dû se battre pour effectivement pouvoir vivre ça en famille, ce qui n'est pas du tout dans les fantasmes rock'n'roll un peu bêtes qui circulent. Alain et moi, on était très libres par rapport à ça et on savait que notre bonheur se logeait là. C'était de vivre nos métiers, notre couple et notre famille avec Poppée, tout ça, ensemble. C'est vrai que pour arriver à vivre ça, il a fallu faire bloc ensemble effectivement et dire : "c'est comme ça et pas autrement" parce qu'effectivement, ça coûte plus cher une chambre supplémentaire, une nourrice, une femme, c'est casse-pieds. Ce n'était pas le rocker solitaire qui souffre. Là, on changeait un peu l'image et il a fallu imposer ça et heureusement qu'on l'a fait.
Vous ne donnez pas toutes les clefs sur vous. Comment vous définissez-vous ?
C'est compliqué. Je suis une artiste, une voyageuse, une créatrice.
"Je déteste les cases."
Chloé Monsà franceinfo
Que représente ce livre pour vous ?
C'est ma planète. Je raconte ma planète et comment ça circule avec le monde extérieur.
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