Scandale Takata : "On est dans l'improvisation la plus totale", fustige la présidente de l'UFC-Que Choisir

Alors que 2,5 millions de véhicules équipés d'airbags Takata doivent être rappelés, et que 1,7 million sont désormais immobilisés, quels sont les droits des Français concernés par cette affaire ? La présidente de l'UFC-Que choisir réagit mercredi sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Après 16 décès en Outremer, une femme est encore morte le 11 juin à cause de l’airbag Takata defectueux de sa Citroën C3. Photo d'illustration. (STEPHANE MORTAGNE / MAXPPP)
Après 16 décès en Outremer, une femme est encore morte le 11 juin à cause de l’airbag Takata defectueux de sa Citroën C3. Photo d'illustration. (STEPHANE MORTAGNE / MAXPPP)

"On est dans l'improvisation la plus totale" avec ces airbags, dénonce, mercredi 25 juin sur franceinfo, Marie-Amandine Stévenin. La présidente de l'association de consommateurs UFC-Que choisir s'interroge sur la décision soudaine du gouvernement, mardi soir, d'immobiliser 800 000 véhicules supplémentaires, à cause des risques liés aux airbags Takata, à 15 jours des départs en vacances. 

Désormais, il y a donc 1,7 million de véhicules concernés par le "stop drive", une immobilisation complète en attendant le remplacement des airbags défectueux. Cela représente l'ensemble des voitures équipées, toutes marques confondues en Outremer et en Corse, ainsi que les véhicules datant d'avant 2012 en métropole. Autant de voitures à réparer, alors que les délais d'attente s'allongent chez les garagistes, débordés par cet afflux de voitures. "Ça fait quatorze mois que ça dure, c'est regrettable qu'il n'y ait pas eu de solutions de prises", déplore Marie-Amandine Stévenin, qui rappelle que cette décision intervient "à la veille des congés d'été", marqués par les vagues de grands départs. 

Le risque que de nombreux automobilistes continuent de rouler

La présidente de l'UFC-Que choisir réclame à présent des "garanties" pour les automobilistes concernés. "Le consommateur doit avoir l'assurance (...) qu'il va bénéficier soit d'un véhicule de courtoisie, soit d'une solution alternative en ayant le remboursement d'une voiture de location ou de billets de train", plaide-t-elle. Sans quoi, elle redoute que de nombreux automobilistes ne continuent de rouler, malgré le risque.

Sur le fond de l'affaire, la représentante des consommateurs pointe la légèreté des constructeurs automobiles face aux risques engendrés par ces airbags défectueux. "L'analyse des risques qui avait été faite n'est pas tout à fait fiable, puisqu'il y a encore des accidents mortels dans des zones qui n'étaient pas considérées comme 'à risque'", détaille-t-elle, en faisant référence à la mort, le 11 juin dernier à Reims, d'une automobiliste de 36 ans tuée par l'explosion de son airbag.

Depuis que le risque d'explosion des airbags de la marque Takata est connu, 18 personnes sont mortes dont 16 dans les Outre-mer et deux en France hexagonale. Vingt-cinq personnes ont également été blessées, selon le décompte du ministère des Transports. L'UFC-Que choisir a d'abord porté plainte, en début d'année, contre le constructeur Stellantis. Une nouvelle plainte a également été déposée en avril contre BMW, Mercedes, Toyota et Volkswagen pour pratiques commerciales trompeuses, tromperie aggravée et mise en danger délibérée de la vie d’autrui.

L'autre mesure forte prise par le ministre est le rappel général de tous les véhicules équipés de ces airbags, sur l'ensemble du territoire et quel que soit leur âge, ce qui concerne 600 000 véhicules supplémentaires, 30 constructeurs et 200 modèles.

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