Extradition de Mohamed Amra : la procureure de Paris s'attend à "une remise extrêmement rapide" du narcotrafiquant à la France

Laure Beccuau, procureure de Paris, était l'invitée de franceinfo, mardi 25 février.

Article rédigé par franceinfo
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Mohamed Amra, qui s'était évadé d'un fourgon pénitentiaire en mai 2024, a été arrêté en Roumanie, le 22 février 2025. (DANIEL MIHAILESCU / AFP)
Mohamed Amra, qui s'était évadé d'un fourgon pénitentiaire en mai 2024, a été arrêté en Roumanie, le 22 février 2025. (DANIEL MIHAILESCU / AFP)

Fin de cavale pour Mohamed Amra et ses complices. Le narcotrafiquant le plus recherché de France depuis son évasion sanglante en mai 2024 a été interpellé samedi 22 février à Bucarest en Roumanie, après neuf mois de traque. "La décision de remise est aujourd'hui définitive et la coopération que nous avons avec les autorités roumaines nous permet d'augurer une remise extrêmement rapide" de Mohamed Amra à la France, a déclaré mardi 25 février sur franceinfo, Laure Beccuau, procureure de Paris.

Selon les informations de franceinfo, c'est dimanche que la justice roumaine a donné son feu vert, déclenchant ainsi le délai de dix jours pour son retour en France. Mohamed Amra doit théoriquement arriver sur le territoire français d'ici mercredi 5 mars.

Si le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit espérer le retour en France de Mohamed Amra "dans moins de dix jours", lundi, l'avocate roumaine de Mohamed Amra, Maria Marcu, a annoncé au micro de l'envoyé spécial de France Télévisions en Roumanie qu'un recours contre la détention provisoire de son client ainsi qu'une plainte contre la perquisition de son logement. "C’est un citoyen qui visite la Roumanie et comme n’importe quel citoyen de l’Union européenne, (…) il ne doit pas être arrêté sans bénéficier de la présomption d'innocence", estime l'avocate.

Une extraction sous haute sécurité

Ce recours n'a toutefois pas d'impact sur l'extradition, assure Laure Beccuau, procureure de Paris, invitée de franceinfo, mardi 25 février. "En l'état des informations que j'ai depuis lundi à 19h15, il m'a été confirmé que la décision de remise était définitive et que nul recours, y compris un pourvoi, n'était susceptible de remettre en cause la possibilité des délais de remise. Grâce aux liens que nous avons avec ce qu'on appelle la magistrate de liaison roumaine, une magistrate française qui est en poste en Roumanie, la décision de remise est aujourd'hui définitive. Nous sommes tout à fait confiants dans l'idée que Mohamed Amra pourra nous être remis dans les jours prochains", a-t-elle assuré.

La procureure de Paris reste très discrète sur les conditions de sa future extradition : "Ça va se faire effectivement sous les conditions de sécurité les plus hautes, les plus renforcées. Évidemment, aucune information ne sera donnée par qui que ce soit, je l'espère, sur les jours d'arrivée et sur les conditions de remise de l'intéressé", a-t-elle expliqué. "Dans tous ces dossiers de criminalité organisée, le secret est une pièce maîtresse de la réussite", a-t-elle ajouté.

Aucune information sur le nom de la prison

Mohamed Amra, 30 ans, s'était évadé le 14 mai lors d'un transfert pénitentiaire de la prison d'Évreux vers le tribunal de Caen. Un commando avait attaqué à la voiture-bélier et aux fusils d'assaut le fourgon dans lequel il se trouvait, au péage d'Incarville (Eure), tuant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres. À ce jour, aucune information n'a filtré sur le nom de la prison qui accueillera le narcotrafiquant. "Ce sont des échanges qui ont lieu de façon très resserrée entre les trois juges d'instruction actuellement en charge du dossier, les magistrats du parquet de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) et l'administration pénitentiaire", a expliqué la procureure. "Une réunion a déjà eu lieu lundi", précise-t-elle. Dans cette affaire, 25 personnes, soupçonnées de complicités, ont été arrêtées et placées en garde à vue. Trois de ces gardes à vue ont été levées.

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