Pourquoi le prix du poulet s'envole-t-il ?

La principale cause est la demande en forte hausse. En moyenne, chaque Français a consommé l'an dernier 25 kg de poulet.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La consommation de poulet en France a bondi de 40% en dix ans (photo d'illustration). (MYCHELE DANIAU / AFP)
La consommation de poulet en France a bondi de 40% en dix ans (photo d'illustration). (MYCHELE DANIAU / AFP)

La principale raison de la hausse des prix de la volaille, c’est la hausse de la demande. La consommation de poulet en France a bondi de 40% en dix ans et sur la seule année dernière, c’est quasiment 10% de plus. Selon le ministère de l'Agriculture, chaque Français a mangé, l’an dernier, en moyenne, 25 kg de poulet.

Le poulet reste la viande la moins chère, accessible à la plupart des ménages. Si tous les Français veulent du poulet bio, fermier, labellisé, ça ne représente que 20% de la production. L’essentiel du poulet acheté est standard industriel. Et face à cette demande qui explose, la France n’arrive pas à produire assez et les prix grimpent. Pour vous donner une idée, un poulet industriel standard se vend 3,40 euros en moyenne à Rungis sur le marché de gros, soit 40 centimes de plus qu'il y a un an.

On importe aussi beaucoup de poulet, quasiment la moitié de notre consommation. Mais le prix du poulet importé a aussi beaucoup augmenté, essentiellement à cause des grippes aviaires. Les foyers se multiplient au Brésil et en Pologne, qui reste le premier exportateur de poulets de l’Union européenne. Heureusement, la France est peu touchée par ces maladies, car on a vacciné nos volailles. 

Les éleveurs français veulent encore renégocier à la hausse leurs prix

Mais, alors qu’il y a encore quelques mois, notre poulet tricolore restait encore 15 à 20% plus cher que le poulet importé, aujourd’hui, il n’y a plus trop de différence. Les éleveurs cherchent donc à renégocier leurs tarifs et bataillent avec la grande distribution. Car pour faire face à la hausse de la demande, il leur faut augmenter leur production, se moderniser. Ils doivent investir dans de nouveaux bâtiments d’élevage car en France, on pâtit d’installations vétustes, souvent trop petites. D'après l'Association nationale de la volaille de chair, on aurait besoin de 400 poulaillers de plus d'ici à cinq ans. Voilà pourquoi les éleveurs demandent une revalorisation moyenne des prix  de 6% à 8% avant l’été.

Mais, ils ont déjà obtenu des hausses des tarifs lors des dernières négociations commerciales avec les enseignes de distributions. Ils ont déjà obtenu entre 3% et 5% de plus sur les étiquettes cette année. Autant dire que le bras de fer est serré. Il faut s’attendre à ce que les enseignes répercutent ces augmentations sur le consommateur et donc, que les prix en rayons progressent encore.

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