Luca de Meo quitte Renault, un coup dur pour le constructeur automobile

Après cinq ans à la tête du groupe français, le directeur général a annoncé dimanche soir, à l’occasion d’un conseil d’administration, son intention de quitter ses fonctions : il démissionne.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Luca de Meo, le directeur général de Renault, arrive pour assister à un dîner d'État officiel, à l'Elysée à Paris, le 6 mai 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Luca de Meo, le directeur général de Renault, arrive pour assister à un dîner d'État officiel, à l'Elysée à Paris, le 6 mai 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C'est une décision surprenante, que personne n’a vu venir. Luca de Meo, le directeur général de Renault, a annoncé son départ du groupe automobile à son conseil d’administration, dimanche 16 juin. L'Italien de 58 ans œuvrait au redressement du groupe après le départ catastrophe de Carlos Ghosn, arrêté au Japon en 2018.

Luca de Meo avait pris le volant de Renault alors que le constructeur était dans une très mauvaise passe, laminé par la crise Covid et sur fond de guerre larvée avec Nissan. Lui qui avait en grande partie fait carrière chez Renault a transformé de fond en comble la firme, avec son plan stratégique Renaulution, accéléré sa montée en gamme, multiplié les partenariats et relancé les ventes. En 2024, la marge opérationnelle de Renault frisait les 4,5 milliards d’euros.

Le président de Renault se retrouve seul en pleine tempête

Luca De Meo laisse le groupe à un moment charnière. D’ailleurs les syndicats ne manquent pas de souligner qu’il quitte le navire en pleine tempête : en plein virage vers la voiture électrique, face à une concurrence chinoise qui déferle en Europe, et avec des droits de douane qui menacent la filière. Luca De Meo part au milieu du guet, sans avoir terminé la mise en œuvre de son plan. D’ailleurs, il devait en présenter un nouveau volet ces prochains mois, mais il partira avant puisqu’il quittera Renault dès le 15 juillet prochain, c’est très rapide.

Jean-Dominique Senard, le président de Renault, se retrouve seul, comme quand il était venu jouer les pompiers en pleine affaire Ghosn. Le départ de Luca de Meo risque d’affaiblir le constructeur français, qui est perçu comme petit sur le marché automobile, fragile face à la concurrence internationale. Dans un communiqué, Renault dit lancer sans attendre un processus de désignation pour trouver un successeur, mais ce ne sera pas forcément si facile de trouver un remplaçant à Luca de Meo, aucun nom ne semble s’imposer.

Luca de Meo attendu chez le groupe de luxe français Kering ?

Luca De Meo est en passe de rejoindre un groupe de luxe, selon le Figaro, il est attendu chez Kering. Contacté par franceinfo, le groupe de luxe de la famille Pinault ne veut pas commenter cette arrivée. Mais si c'est le cas, Luca De Meo aura là encore la mission de redresser un groupe en difficulté, très endetté, plombé par sa griffe, Gucci qui va très mal.

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