Dette, impôts, retraites... Le plan économique choc de François Bayrou

François Bayrou tente de défendre un budget prévoyant 44 milliards d’euros d’économies dès 2026, alors que la contestation sociale monte. Gel des prestations, suppressions de postes et réforme de l’assurance-chômage nourrissent déjà la colère des syndicats et des oppositions.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Premier ministre français François Bayrou quitte le palais présidentiel de l'Elysée à Paris après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 30 juillet 2025. (THOMAS SAMSON / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou quitte le palais présidentiel de l'Elysée à Paris après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 30 juillet 2025. (THOMAS SAMSON / AFP)

François Bayrou tient lundi 25 août dans l'après-midi une conférence de presse. Alors qu’il est menacé par des motions de censure, le Premier ministre veut défendre son budget. Il entend faire œuvre de pédagogie. Ce n’est pas simple, car la potion promet d’être amère. Matignon prévoit de réaliser 44 milliards d’euros d’économies en 2026. Le Premier ministre veut expliquer aux Français la nécessité de se serrer la ceinture collectivement. Pour cela, il compte mettre en avant la situation économique internationale tendue, notamment à cause des droits de douane imposés par Donald Trump, mais aussi la remontée des taux d’intérêt sur notre dette. Plus ils sont élevés, plus la charge de remboursement de la dette est importante : 67 milliards d’euros rien que cette année 2025.

La situation est d’autant plus critique qu’il y a une quinzaine de jours, les taux d’intérêt à dix ans de la France ont dépassé ceux de la Grèce, signe qu’aux yeux des investisseurs, la Grèce devient un emprunteur plus sûr que l’Hexagone. Avec ces arguments, François Bayrou espère limiter la grogne alors que les appels à bloquer le pays se multiplient.

Des mesures drastiques 

Il faut dire que tout le monde promet d’être concerné par l’effort budgétaire. L’"année blanche" prévue par François Bayrou entraînera un gel du barème de l’impôt sur le revenu, mais aussi des prestations sociales. Le RSA, les allocations, les pensions de retraite ne seront donc pas revalorisées au niveau de l’inflation. Pour les retraités, il y a aussi la suppression de l’abattement fiscal de 10% pour ceux qui paient l’impôt sur le revenu. Les fonctionnaires voient le gel de leur traitement indiciel et la suppression de 3 000 postes dès 2026, puis, à partir de 2027, le non-remplacement d’un agent sur trois partant à la retraite. Plus largement, du côté des actifs, c’est la suppression de deux jours fériés qui suscite le plus d’opposition.

La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, reçoit, pour sa part, les organisations syndicales et patronales. Les rencontres commencent dès lundi, mais rien ne dit qu’elles contribueront à apaiser les tensions sociales. L’objet de ces réunions est l’ouverture d’une nouvelle négociation sur le marché du travail et la qualité du travail. Le gouvernement demande aux partenaires sociaux de se mettre d’accord sur une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, la quatrième depuis 2017. Dans la lettre de cadrage que l’exécutif leur a envoyée cet été, il leur fixe l’objectif de réaliser chaque année, de 2026 à 2029, entre 2 et 2,5 milliards d’euros d’économies, en réduisant les droits des demandeurs d’emploi, mais aussi des intermittents du spectacle. De quoi braquer encore un peu plus les syndicats.

 

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