Budget 2026 : pour rassurer les marchés financiers, Sébastien Lecornu assure que les délais seront tenus

Sébastien Lecornu garantit qu’un projet de budget sera prêt à temps pour 2026. Le Premier ministre démissionnaire promet que le déficit fixé à 5,4% cette année sera respecté et évoque la possibilité de revenir sous les 5% en 2026, malgré les doutes de certains économistes.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Sébastien Lecornu arrive pour faire une déclaration à l'Hôtel Matignon à Paris, le 3 octobre 2025, (ALAIN JOCARD / POOL)
Sébastien Lecornu arrive pour faire une déclaration à l'Hôtel Matignon à Paris, le 3 octobre 2025, (ALAIN JOCARD / POOL)

Sur France 2, mercredi 8 octobre, Sébastien Lecornu a assuré qu’il y aurait un projet de budget à temps pour 2026. L’objectif est de rassurer les investisseurs, les milieux économiques, mais aussi nos partenaires européens, comme la Commission. Sébastien Lecornu promet qu’un projet de budget pourra bien être présenté en Conseil des ministres, dans les délais, c’est-à-dire avant lundi, pour que soient respectés les 70 jours de la discussion parlementaire et que ce projet puisse être adopté avant le 31 décembre. Même s’il a reconnu que « ce budget ne sera pas parfait », qu’il comportera de nombreux points dont les parlementaires pourront débattre. On pense évidemment à la question des impôts et à la taxation des plus riches, mais le Premier ministre démissionnaire n’a pas voulu en dire plus.

Avoir un budget en temps et en heure permet de sauver la crédibilité de la France, cela, en tout cas, ne détériore pas notre signature auprès des investisseurs. C’est important, car à défaut d’avoir un budget avant la fin de l’année, la France devrait recourir à une loi spéciale pour assurer la continuité de l’État et gérer les affaires courantes, comme on l’a connu en 2024. À en croire Sébastien Lecornu, qui se veut optimiste, "il existe un compromis possible, une majorité prête à s'accorder sur un budget commun".

Le mauvais élève de l’Union européenne

Sébastien Lecornu promet aussi de tenir le déficit. Celui de cette année 2025, fixé à 5,4%, sera bien respecté. Autrement dit, les comptes sont tenus. Il n’y a pas de mauvaises surprises en vue, comme on a pu en connaître par le passé, avec notamment des recettes qui avaient été surestimées par les équipes de Bercy. Le Premier ministre démissionnaire promet aussi, pour 2026, de veiller à assainir les comptes, même s’il se montre toutefois un peu moins ambitieux sur la trajectoire. Le déficit pourrait être juste en dessous de 5%, alors que, pour 2026, il était fixé jusqu’alors à 4,7%, soit une dizaine de milliards d’euros d’effort en moins.

On ne peut théoriquement pas se permettre d’être plus coulant sur le déficit, car nos comptes sont dans le rouge. L’incertitude, ainsi que le manque de stabilité politique, aggrave la situation — au point que la plupart des économistes, comme Patrick Artus chez Ossiam, ou même la banque américaine Goldman Sachs, parient plutôt sur un déficit qui resterait en 2026 bien au-dessus des 5%, voire à 5,3%. Malgré la conviction affichée mercredi par Sébastien Lecornu, La France risque de garder son rang de mauvais élève de l’Union européenne, avec un déficit bien au-delà des 3% exigés par le pacte de stabilité.

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