Santé : les dons de sang à travers le monde et le business des ventes de plasma aux États-Unis
Il y a 118 millions de dons de sang chaque année dans le monde, selon l'OMS. Les pays riches sont surreprésentés et les inégalités très marquées entre les pays. Illustration aux États-Unis où, si le don de sang n'est pas rémunéré, en revanche le marché du plasma est florissant.
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Vous faites peut-être partie des plus de 1,5 million de donneurs annuels, en France ou du million de personnes qui sont soignées chaque année grâce aux dons bénévoles. Vendredi 14 juin 2024, journée mondiale du don de sang, l’OMS dresse un panorama assez complet du don de sang à travers le monde. 118,5 millions, c’est le nombre de dons de sang chaque année dans le monde. Ça ne signifie pas 118,5 millions de donneurs, parce qu’une personne peut donner plusieurs fois.
Les pays riches sont sur-représentés : 40% des dons alors qu’ils ne représentent que 16% de la population mondiale. En moyenne, on est à peu près à 31 dons pour 1 000 habitants dans les pays à revenu élevé, moitié moins dans les pays à revenu intermédiaire. Et seulement cinq dons pour 1 000 habitants dans les pays les plus pauvres, c’est très peu. Alors qu’il suffirait que 1% de la population d’un pays donne son sang, au moins une fois, pour couvrir tous les besoins au niveau national.
Les règles peuvent changer selon les pays, mais tout le monde, ou presque, peut donner son sang. Si vous pesez au moins 50 kg, que vous êtes majeur et que vous avez moins de 65 ans (70 ans en France) que vous êtes en bonne santé, que vous n’avez pas voyagé récemment dans un pays à risque et que vous n’êtes pas enceinte, c’est tout bon.
La rémunération des prélèvements a plus de chances d’attirer des publics à risque
Même sur un sujet comme le don de sang, les inégalités sont très marquées entre les pays. Sur les 60 pays qui comptent moins de 10 dons pour 1 000 habitants, la majorité sont des pays africains. Il y a plusieurs explications. Tout d'abord la faiblesse des programmes de recrutement des donneurs et de sensibilisation déjà, même si des progrès ont été faits ces dernières années. Et puis, il existe une forme de résistance culturelle au don de sang aussi, selon l’OMS.
À cela, il faut ajouter l’utilisation inappropriée parfois des poches de sang, avec des transfusions inutiles et qui vident un peu plus les stocks. L’autre souci, c’est que le don de sang n’est pas toujours bénévole. C’est le cas en France, mais dans une cinquantaine de pays, plus de la moitié des stocks proviennent de dons rémunérés ou alors de membres directs de la famille. Sauf que les études le montrent, un donneur qui est payé a plus de risques d'être porteur d'une infection. Et les pays pauvres n’ont pas tous la capacité de détecter une hépatite ou une MST dans le sang d’un donneur.
Le marché florissant du plasma aux États-Unis
Seule une poignée de pays, dont l’Allemagne, et donc les États-Unis, autorisent la vente de plasma. Au-delà des vies que cela permet de sauver, c’est un énorme business qui s’est développé outre-Atlantique. Un "marché" qui pesait, en 2021, près de 25 milliards de dollars, selon le Guardian. Ce sont 20 millions d’Américains qui vendraient, chaque année, leur plasma, dans un millier de centres dédiés. Le tout représente 70% des stocks à l’échelle mondiale, les États-Unis étant, bien sûr, en tête du classement des exportateurs.
La journaliste Kathleen McLaughlin a enquêté sur cette question et en a tiré un livre Blood Money, dans lequel elle fait, notamment, l’inventaire des profils des donneurs. Des étudiants, dit-elle, en particulier, qui se payent ainsi leurs livres ou leurs courses. Des populations fragiles, plus généralement, qui arrondissent leurs fins de mois. Des citoyens mexicains, enfin, qui se rendent dans les nombreux centres installés le long de la frontière. Tous peuvent gagner de 30 à 70 dollars environ à chaque prélèvement et réitérer l’opération une centaine de fois dans l’année, contre une douzaine pour un véritable don de sang.
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