"La qualité des réponses est un peu meilleure peut-être, mais ce n'est pas flagrant" : on a testé ChatGPT-5
La nouvelle version de l'intelligence artificielle générative d’Open AI, lancée le 7 août, était très attendue. Si certains utilisateurs ont à peine remarqué la différence, d'autres ne mâchent pas leurs critiques.
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Après GPT-4, place à GPT-5. OpenAI, pionnier et leader de l'intelligence artificielle générative, a lancé, le 7 août, la nouvelle version de ChatGPT. Près de trois ans après le lancement du premier opus, ChatGPT-5 était très attendu. Sam Altman, le PDG d'OpenAI, cumule les superlatifs à propos de son dernier-né, le modèle d'IA le "plus intelligent", le "plus rapide" et le "plus utile", selon lui.
Pour comprendre en quoi consiste cette nouvelle version, franceinfo a demandé à l'IA de s'autodécrire : "La version GPT-5 de ChatGPT est une avancée majeure en intelligence artificielle. Sam Altman, le PDG d'OpenAI, la décrit 'comme parler à un expert de niveau doctorat sur n'importe quel sujet'. GPT-5 est plus précis, réduit considérablement les erreurs factuelles, et excelle dans des domaines complexes comme la santé, le droit ou la finance", nous a-t-elle répondu.
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La version s'est mise à jour automatiquement pour ses 700 millions d'utilisateurs actifs hebdomadaires dans le monde, mais tous ne l'ont pas remarqué. "Moi qui l'utilise au quotidien, j'avoue que je n'ai pas trop vu de changement", confesse Ana. Cette professeure d'arts plastiques de 27 ans se sert de ChatGPT plusieurs fois par jour, pour avoir des idées de recettes, des inspirations de décoration ou de choses à faire. "Par exemple, j'aimerais voir les expos aujourd'hui à Paris pour des jeunes. Donc je lui demande, il recherche et il en propose 18 !, explique-t-elle. 'Voici quelques-unes des plus belles expositions actuellement à Paris à avoir ce mois d'août 2025', lit-elle sur l'écran de son téléphone. On a Euphoria au Grand Palais, on a David Hockney à la Fondation Louis-Vuitton, Niki de Saint-Phalle au Grand Palais… Il résume."
"Il le fait par lui-même et sans que je lui aie demandé, il me donne les thématiques en rapport avec chaque exposition."
Ana, utilisatrice quotidienne de ChatGPT-5à franceinfo
"Ça permet aussi d'avoir un panel d'activités et d'expositions à voir à Paris, parce que parfois on va toujours voir les mêmes choses et donc ça nous permet aussi de nous ouvrir à d'autres formes d'art", se réjouit Ana. Pour elle, ChatGPT a déjà remplacé Google. "Parfois, ça me fait un peu peur le fait que je l'utilise vraiment au quotidien, on est accro à ça et c'est un peu embêtant, admet la jeune femme. Limite, il faudrait que je demande à ChatGPT comment moins utiliser ChatGPT !"
Une technologie pour le grand public et les professionnels
Les pros ont, eux, remarqué les changements apportés par GPT-5. "Plus détaillé, moins de bugs, plus joli, plus travaillé", résume Antoine, ingénieur de recherche en biologie. Pour lui, qui utilise la version payante dans son travail, ChatGPT-5 est plus rapide qu'avant. "J'aime aussi beaucoup le fait que GPT5 est beaucoup moins dans la flatterie, complète-t-il, et je pense que c'est une très bonne chose parce que j'avais l'impression de ne pas pouvoir faire confiance à ce qu'il me disait. Et, surtout dans la manière dont il va répondre, avant, il y avait plein d'émojis, il y avait plein d'espaces, il y avait beaucoup de paragraphes. Maintenant, il va plus directement droit au but. Et donc il y a cet aspect où ça paraît plus sérieux, ça paraît plus professionnel. La qualité des réponses est un peu meilleure peut-être, mais ce n'est pas flagrant, en tout cas dans mon utilisation à moi."
"Ça fonctionne beaucoup mieux et il y a un peu moins de fausses vérités dans ce qu'il dit."
Antoine, utilisateur professionnel de ChatGPT-5 Plusà franceinfo
Chez d'autres utilisateurs, les critiques fusent depuis le lancement de la nouvelle version. Le changement de ton de l'IA ne leur convient pas, ni la simplification des modèles proposés par ChatGPT-5. "Avant, il y avait beaucoup de modèles existants, explique Antoine, par exemple 'GPT-4o' qui était le modèle par défaut, 'GPT-4.5' qui était un modèle plus créatif ou 'GPT-3o' qui donnait les meilleurs résultats, mais qui était aussi le plus lent et le plus coûteux. Maintenant, ils ont juste deux modèles : 'GPT-5' et 'GPT-5 Réflexion'. Sachant qu'en fait ChatGPT-5 même, c'est un agglomérat de plusieurs modèles et selon la question qu'on lui pose, il va choisir quel modèle appeler. Donc si on lui pose une question plutôt simple, il y a quelque chose dans les serveurs d'OpenAI qui va dire 'ça, c'est une question simple, on va le donner à ce modèle petit et moins cher pour avoir une réponse plus vite'", avance l'ingénieur. Des réponses plus rapides dans la plupart des cas, cela signifie des coûts moindres pour OpenAI, la maison mère, alors que l'argent est le nerf de la guerre que se livrent les différents acteurs du secteur.
Un contexte ultra-concurrentiel
ChatGPT-5 est loin d'être la seule IA. Il y a aussi Claude, de l'entreprise Antropic, très utilisé par les développeurs web, Grok, l'IA polémique propulsée par Elon Musk, sans oublier Meta ou encore Microsoft, qui ont aussi leurs technologies. "C'est une course à la performance, mais il n'y a pas de leader dans cette course", décrypte Yoni Lawson, expert en technologies et intelligence artificielle au sein de l'agence de communication Edelman. "Ces grands acteurs investissent des milliards de dollars, car entraîner les modèles coûte très cher, aussi bien en termes d'investissements qu'en ressources énergétiques, explique-t-il. Le but de ces entreprises, c'est d'arriver à l'intelligence artificielle générale, qui serait une sorte de super intelligence qui aurait les capacités de réflexion d'un humain." Un objectif encore lointain, selon Yoni Lawson.
Il prédit également que tout le monde va finir par adopter l'intelligence artificielle, même s'il souligne un écart entre les générations, notamment. "C'est un bouleversement majeur qui est en train de se passer sous nos yeux, ça va extrêmement vite, estime le spécialiste. On a noté qu'il y a une très grande défiance, en France, autour de l'intelligence artificielle [dans le baromètre établi par Edelman, "Trust Barometer", en anglais]. Et, au-delà du fait générationnel, je vois surtout un fait de genre. C'est-à-dire que les femmes sont les personnes qui ont le moins confiance en l'intelligence artificielle. Ma crainte, c'est que l'intelligence artificielle, qui est moins adoptée par les femmes en entreprise par exemple, crée un gap encore plus fort", alerte-t-il.
Yoni Lawson appelle à faire plus d'éducation et de formation aux outils comme ChatGPT-5. Selon lui, cette pédagogie manque cruellement en France aujourd'hui.
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